Lula : le symbole de la gauche latino-américaine bientôt en prison

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Le juge anticorruption Sergio Moro a émis ce jeudi 5 avril, un mandat de dépôt contre l'ex-président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, plus connu sous le nom de Lula. Il ne reste que quelques heures à l’ancien président brésilien pour se rendre. La course présidentielle de l’ancien favori semble vouée à l’échec

L’ex président est accusé de corruption. Le brésil est coupé en deux, entre les demandeurs d’une justice homogène et ceux qui crient au complot.

Un président bientôt en prison

Ennemi connu de Lula, le juge anticorruption Sergio Moro a déclaré qu’au « vu de la fonction qu’il a occupée, il aura la possibilité de se présenter volontairement à la police fédérale de Curitiba » avant vendredi 20h (GMT). Les menottes ont été exclues et une salle réservée est prévue dans les locaux de police, pour tenir à l’écart l’ex-président « des autres prisonniers sans aucun risque pour son intégrité morale ou physique ».

Le jugement confirmé en appel à la mi-janvier, Lula, symbole de la gauche au Brésil, a annoncé une mobilisation générale du Parti des travailleurs (dont il est le fondateur) contre son incarcération.

Annonce suivie par ses sympathisants qui se sont réunis jeudi soir au siège du syndicat des métallurgistes, à Sao Paulo. Plusieurs personnalités ont ainsi apporté leurs soutiens à Lula, notamment Dilma Roussef, l’ancienne présidente brésilienne, qui a déclaré « Lula est innocent et il n’y a pas de crime plus grave que de condamner un innocent ».

Une interview a aussi été donné, a l’un des plus célèbres journalistes politiques Kennedy Alencar, durant laquelle il a déclaré que la peine d’emprisonnement était absurde et qu’il s’agit d’une obstination du Juge Moro, qui s’était juré de le voir prisonnier un jour.

Lula a même fait une demande d’Habeas Corpus (qui lui aurait permis de rester en liberté jusqu’à nouvel ordre), rejetée elle aussi.

Corruption ou acharnement ?

Un luxueux appartement en bord de mer, voilà la cause de la condamnation du président Lula. Un appartement qu’il aurait reçu de la part d’une entreprise de BTP « en échange de faveurs dans l’obtention de marchés publics ». Pourtant Lula et ses soutiens affirment qu’il s’agit d’un vrai acharnement judiciaire, « sans aucune preuves » déclare Gleisi Hoffmann, président du Parti des travailleurs.

Une condamnation qui vient encore érafler l’image de l’ex-président, sous le coup de six autres procédures judiciaires. Le nombre d’affaires n’a pas engendré la résignation de Lula qui nie en bloc et affirme qu’il s’agit d’un complot visant à le sortir des présidentielles d’octobre. En effet la loi « Ficha Limpa » (casier propre) le rendrait inéligible en cas de condamnation en appel.

Le statut de son éligibilité sera confirmé formellement en septembre par la justice électorale. Ses avocats, eux, auront recours à tous les moyens possibles pour retarder sa condamnation.

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