L’ex-président tchadien Hissène Habré condamné à la prison à perpétuité

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L'ex-président tchadien Hissène Habré a définitivement été condamné jeudi 27 avril à la prison à vie pour crimes contre l'humanité, à l'issue de son procès en appel devant un tribunal spécial africain siégeant à Dakar. 

La Cour d'appel « confirme la décision » sur les crimes de guerre, crimes contre l'humanité et crimes de torture rendue en mai 2016, a déclaré le magistrat malien Wafi Ougadèye. Ce verdict confirme un jugement en première instance rendu en mai 2016 par les Chambres africaines extraordinaires (CAE), créées en vertu d'un accord entre l'Union africaine (UA) et le Sénégal, où Habré s'est réfugié après avoir été renversé en décembre 1990 par l'actuel président tchadien Idriss Deby Itno.

Son procès était le premier au monde dans lequel un ancien chef d'Etat est traduit devant une juridiction d'un autre pays pour violations présumées des droits de l'Homme.

Une commission d'enquête tchadienne estime le bilan de la répression sous le régime d'Hissène Habré (1982-1990) à quelque 40.000 morts.

Le jugement en appel s'était déroulé en janvier devant une cour présidée par Ougadèye.

Habré, aujourd'hui âgé de 74 ans, a en revanche été acquitté de l'accusation de viol, une « infirmation partielle (qui) ne change pas » le verdict selon le magistrat.

Hissène Habré purgera sa peine au Sénégal ou dans un autre pays de l'UA.

Le 30 mai 2016, Hissène Habré avait été condamné à la perpétuité pour crimes de guerre, crimes contre l'humanité, tortures et viols par le tribunal spécial puis, le 29 juillet 2016, à payer jusqu'à 20 millions de francs CFA (plus de 30.000 euros) par victime.

Tout au long du procès en première instance qui s'était ouvert le 20 juillet 2015, Hissène Habré avait refusé de s'exprimer ou d'être représenté devant une juridiction qu'il récuse. La Cour avait donc désigné trois avocats commis d'office pour assurer sa défense.

La défense commise d'office avait réclamé une annulation de sa condamnation, dénonçant notamment des erreurs affectant la validité du verdict rendu en première instance et contestant certaines accusations contre  Habré.

Les avocats des parties civiles avaient de leur côté réclamé la confirmation du verdict.

 

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