Rex Tillerson en tournée africaine pour dissiper les craintes après les propos attribués à Trump

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Pour sa première tournée africaine à la tête de la diplomatie américaine, qui a débuté avec l'étape de l’Ethiopie, le secrétaire d'Etat Rex Tillerson tentera en particulier de dissiper les craintes du continent échaudé par le dédain prêté au président américain qui aurait qualifié, en janvier dernier, des nations africaines et Haïti de «pays de merde», suscitant l'indignation de plusieurs chefs d'Etat du continent

Tillerson a débuté sa visite de travail à Addis-Abeba avec une rencontre, ce jeudi 8 mars au siège de l’Union Africaine (UA), avec le président de la commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat. Les deux hommes ont discuté de divers sujets dont le contre-terrorisme, la sécurité, le commerce, le développement, la corruption et les conflits, apprend-on.

Les deux responsables ont aussi tenu une conférence de presse conjointe au cours de laquelle ni Faki ni Tillerson n'étaient désireux de s'attarder sur les propos attribués au président américain Donald Trump sur les "pays de merde".

Interrogé par la presse sur la bévue commise par le locataire de la Maison Blanche, le chef de l'exécutif de l'UA a toutefois assuré que cette polémique faisait désormais partie du passé. "J'ai reçu une lettre du président Trump qui m'était adressée et j'en ai parlé à d'autres dirigeants africains. Je crois que cet incident appartient au passé", a-t-il déclaré.

Tillerson est arrivé, mercredi en début de soirée, à Addis-Abeba, pour une visite en Ethiopie, première étape d'une tournée sur le continent jusqu'au 13 mars pour tenter de contrer l'influence chinoise sur la région et de corriger l'erreur "grossière" de Donald Trump, qui aurait qualifié des pays africains de «pays de merde». Celui-ci a démenti avoir fait cette déclaration.

"Nous ne cherchons absolument pas à empêcher les dollars chinois de venir en Afrique", a déclaré pour sa part Rex Tillerson lors de cette conférence, qui s'est tenue au siège de l'UA, un bâtiment financé et construit par la Chine.

Il a par contre invité les pays africains de faire preuve de "méfiance" dans leurs relations commerciales avec la Chine, tout en se défendant de vouloir bloquer les investissements chinois sur le continent.

"Mais il est important que les pays africains examinent avec soin les termes de ces accords et n'abandonnent pas leur souveraineté", a-t-il dit, alors que la Chine a dépassé en 2009 les Etats-Unis comme premier partenaire commercial de l'Afrique.

"L'objectif de ma visite est d'écouter quelles sont les priorités des pays du continent et de voir où il y a des convergences" avec les positions américaines, a confirmé le secrétaire d'État à l'issue de sa rencontre avec le président de la Commission de l'UA. Afin de renforcer les alliances dans la région de l'Afrique de l'Est de plus en plus tournée vers la Chine pour l'aide comme pour le commerce, Rex Tillerson doit se rendre après l'étape de l'Ethiopie à Djibouti et au Kenya.

En Afrique de l'Ouest, le secrétaire d'Etat américain est attendu au Tchad et au Nigeria, deux pays producteurs de pétrole.

Selon les analystes, les sujets de discussion entre Rex Tillerson et les responsables africains porteront notamment sur les questions de sécurité et la lutte contre le terrorisme, le commerce et les investissements, au moment où la Chine, la Turquie et d'autres pays accroissent leurs relations diplomatiques et commerciales avec le continent.

 

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