Saïd Bouteflika et les Rboubas ont abattu Abdelmajid Tebboune

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Moins de trois mois après sa nomination, Abdelmajid Tebboune a été démis de ses fonctions de premier ministre et remplacé par Ahmed Ouyahia, ce mardi 15 août. Son limogeage divise l’opinion algérienne, lui reste « fidèle » à Bouteflika. Ses menées contre les forces de l’argent que Yasmina Khadra appelle dans Qu’attendent les singes, les Rboubas, (les dieux de l’Algérie) lui valent aujourd’hui la sympathie de la rue

Après l’annonce de son départ, l’ex-premier ministre algérien a déclaré à TSA : « ma fidélité au président reste entière », sans faire d’autres commentaires.

Par ailleurs, TSA a publié sur son site, les réactions de quelques responsables algériens, qui sont quelque peu divergentes. Si certains affirment être d’accord avec toutes les décisions du président Abdelaziz Bouteflika, d’autres avouent ne pas comprendre le pourquoi de cette décision.

Sadek Bouguehtaya, chargé de communication du FLN, parti du président, a déclaré n’avoir « aucune objection » concernant la décision du président algérien et ajouté : « nous sommes d’accord avec toutes les décisions qu’il (Bouteflika) a eu à prendre et prendra à l’avenir ». Il a de même indiqué que seul le président sait pourquoi Abdelmajid Tebboune a été limogé.

De son coté, Lakhdar Benkhelaf, cadre et député de l’union Al Adala, Ennahda, El Bina, a avoué : « on n’a rien compris à ce qui se passe au sommet de l’Etat. Pour la première fois un premier ministre nommé, présente le plan d’action qui a été adopté par le parlement avant d’être limogé trois mois plus tard. […] Le climat est exécrable et on a ramené la personne idéale, celui qui s’est auto-qualifié l’homme des sales besognes ».

Ahmed Adimi, chargé de communication de Talaie et Houreyat a qualifié, lui, cette nomination de « mascarade ». Pour lui, ceci est un « dysfonctionnement institutionnel» et d’ajouter que cela montre la gravité de la situation dans laquelle se trouve l’Algérie.

Yassine Aissaouene, chargé de communication du RCD, considère ce changement comme un témoin de l’ « anarchie qui règne au sommet de l’Etat ». « Ils sont dans le flou total. Je vous rappelle que nous avons été l’un des rares partis politiques, pour ne pas dire le seul parti, à avoir dit dès le départ que Tebboune n’avait aucun pouvoir et que tous les pouvoirs sont concentrés entre les mains du chef de l’État. Ce revirement de dernière minute en est la preuve. Pour ce qui est du choix du nouveau premier ministre, Ahmed Ouyahia est connu comme étant un serviteur zélé du régime et l’homme des sales besognes », a-t-il renchéri.

Tout le contraire d’Abdelaziz Ziari, ancien président de l’APN et ancien ministre FLN, qui a déclaré : « ce n’est pas la première fois que je le dis : Ahmed Ouyahia est l’homme le mieux placé. Il a les qualités et les capacités pour gérer la situation dans laquelle nous sommes et pour faire face aux difficultés que nous rencontrons actuellement sur le plan économique et social. A mon avis, c’est un choix qu’on aurait pu déjà faire il y a deux ou trois ans ».

Pour rappel, la présidence algérienne a publié, ce mardi 15 août un communiqué dans lequel elle faisait état de la nomination d’Ahmed Ouyahia en tant que nouveau premier ministre en remplacement d’Abdelmajid Tebboune. Le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, a nommé, mardi, Ahmed Ouyahia, premier ministre en remplacement d’Abdelmadjid Tebboune, avait annoncé la présidence algérienne. En application des dispositions de la Constitution, le président Bouteflika "a mis fin, ce jour, aux fonctions de premier ministre, exercées par M. Abdelmadjid Tebboune", précise la présidence dans un communiqué cité par l’agence de presse algérienne APS. La même source a ajouté qu’en application des mêmes dispositions constitutionnelles et "après consultation de la majorité parlementaire, le président algérien a nommé M. Ahmed Ouayhia, Premier ministre". Abdelmajid Tebboun avait été nommé à ce poste en mai dernier en remplacement d’Abdelmalek Sellal.

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