Sanctions américaines : Téhéran, habitué, fait face

5437685854_d630fceaff_b-

614
Partager :

Plus de 700 personnes, entités, navires et avions réapparaissent sur la liste des sanctions américaines, y compris les grandes banques iraniennes, les exportateurs de pétrole et les sociétés de transport

Alors que les nouvelles sanctions américaines contre l’Iran entrent en vigueur ce lundi 5 novembre, le président iranien Hassan Rohani a promis, lors d’un discours à la télévision, de les « contourner fièrement ».

« J’annonce que nous allons contourner avec fierté vos sanctions illégales et injustes car elles vont à l’encontre du droit international », a déclaré le président Rohani.

Rohani a ajouté : « Nous sommes en situation de guerre économique et nous affrontons une tentative d’intimidation. Je ne pense pas que dans l’histoire américaine il y ait eu jusqu’à présent quelqu’un à la Maison Blanche qui contrevienne à ce point au droit et aux conventions internationales ».

De son côté, le guide suprême d'Iran, Ali Khamenei, a accusé Trump d'avoir discrédité les Etats-Unis. "Le pouvoir de contraindre des Etats-Unis, en utilisant leur puissance économique et militaire est également en déclin", a-t-il ajouté sur son compte Twitter. 

Pour rappel, le président américain Donald Trump a annoncé, vendredi dernier, le rétablissement à partir de ce lundi 5 novembre des sanctions « les plus dures » sur l’Iran visant plusieurs secteurs de la république islamique.

« Le 5 novembre 2018, toutes les sanctions des États-Unis levées dans le cadre du désastreux accord sur le nucléaire iranien seront rétablies intégralement », indiquait un communiqué de la Maison Blanche, notant qu’il s’agira des « sanctions les plus sévères jamais imposées contre l'Iran ».

Les sanctions viseront des secteurs de l’économie iranienne, tels que l’énergie, les transports maritimes, la construction navale et le secteur financier, selon la même source.

Plus de 700 personnes, entités, navires et avions réapparaissent sur la liste des sanctions américaines, y compris les grandes banques iraniennes, les exportateurs de pétrole et les sociétés de transport, ajoutait l’exécutif américain.

Les sanctions visent également les transactions avec la banque centrale d'Iran et les institutions financières iraniennes désignées.

Les ventes de produits alimentaires, de produits agricoles, de médicaments et de matériels médicaux à l'Iran sont depuis longtemps - et restent - exemptées des sanctions américaines.

La présidence américaine soulignait que « le rétablissement des sanctions réduira les revenus que le régime utilise pour financer des groupes terroristes, fomenter l'instabilité mondiale, financer des programmes de missiles nucléaires et balistiques et enrichir ses dirigeants ».

L’administration Trump affirmait également qu’elle appliquera pleinement toutes les sanctions imposées par les États-Unis à l’Iran et visera ceux qui tentent de les violer ou de les contourner, soulignant que ceux qui n'ont pas réussi à mettre fin aux activités avec l’Iran visées par les sanctions "risquent des conséquences graves".

Et d’ajouter que l'administration a déjà émis 19 séries de sanctions, désignant 168 personnes liées à l'Iran. Ces personnes ont été ciblées pour leurs liens avec le soutien de l’Iran au terrorisme, au programme de missiles balistiques, aux violations des droits de l’homme, aux activités criminelles, etc.

Par ailleurs, les exportations de pétrole iranien ont chuté d’environ un million de barils par jour depuis le pic atteint en juin et plus de 20 pays ont réduit à zéro leurs importations de pétrole iranien, indique la même source, ajoutant que l'administration Trump presse les autres importateurs de réduire à zéro le plus rapidement possible.

Pour apaiser les tensions sur la stabilité du marché pétrolier, la Maison Blanche a assuré que les marchés resteront bien approvisionnés, notant que la production de pétrole brut aux États-Unis a augmenté de 2,1 millions de barils par jour, entre août 2017 et août 2018, et les exportations ont augmenté de plus de 700.000 barils par jour.

Au cours de la prochaine année, la production des États-Unis augmentera d'au moins un million de barils par jour, ajoute le communiqué, notant que l’administration travaille également avec les producteurs de pétrole du monde entier pour augmenter leur offre.

En raison de cette augmentation de la production, des prévisionnistes réputés tels que la Energy Information Administration des États-Unis s'attendent à ce que l'offre mondiale de pétrole suive le rythme de la demande fin 2018 et dépasse la demande en 2019, conclut la même source.

 

 

lire aussi