Think tank colombien : L'Algérie, le pays aux milles scandales

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L'Algérie, un pays dont l’avenir politique demeure quasiment incertain, voire opaque en l’absence d’un plan post-Bouteflika, vit au rythme des scandales qui secouent tous les secteurs de l’activité, souligne le think tank colombien spécialisé en analyses politiques et stratégiques en Amérique latine "CPLATAM"

Alors que le pays est asphyxié par une confusion politique sans précédent, une crise économique aiguë, des scandales de corruption et la montée du populisme, les détenteurs du pouvoir en Algérie "cherchent à assurer un cinquième mandat à un président âgé de 81 ans pour gagner du temps et garder le pouvoir d’un régime caduc et sénile", tout en dressant des obstacles devant les potentiels candidats présidentiels comme Nacer Boudiaf, écrit la directrice de "CPLATAM", Clara Riveros, dans un article d’analyse intitulé "L’Algérie de l’intérieur".

Avant même son lancement, le processus électoral pour les présidentielles en Algérie "est pour le moins sceptique et laisse traîner beaucoup de doutes", note-t-elle.

Riveros, qui établit un diagnostic détaillé des problèmes dont souffre le pays maghrébin sur la base d’études et d'articles réalisés par le chroniqueur et essayiste américain Adam Schatz et l’écrivain algérien Kamel Daoud, fait observer que les "décisions politiques prises dans le pays n’émanent pas vraiment des délibérations de l’appareil législatif ou de l’assemblée nationale", mais d’un "circuit bien réduit" proche du président.

De plus en plus sont les voix qui s’élèvent pour revendiquer un changement dans les hautes sphères du pouvoir qui gère le pays depuis 1999, indique la directrice de “CPLATAM”, précisant que l’état de santé du président Abdelaziz Bouteflika, qui fait "objet de spéculations permanentes", "laisse planer de sérieux doutes quant à sa capacité de diriger le pays".

Pire encore, explique-t-elle, l’âge moyen de l’élite politique, militaire et des services d’intelligence en Algérie avoisine les 70 ans, une réalité plus que préoccupante sur l’avenir du pays, relève Riveros, une spécialiste dans les affaires du Maghreb.

En plus des problèmes politiques, l’Algérie est au bout du chaos économique, estime le think tank colombien, assurant que l’économie du pays "est basée sur un modèle extractive dépendant du gaz et du pétrole".

Ce fait, poursuit-elle, augmente la vulnérabilité du pays aux changements des prix des carburants dans le marché mondial, rappelant que les autorités algériennes ont dû prendre des mesures d’austérité à partir de 2014 suite à la baisse des prix du pétrole, ce qui a provoqué une escalade des "tensions sociales et du mécontentement populaire".

Ce tableau déjà noir est assombri encore plus par des scandales et des affaires de corruption qui se suivent et se diversifient, fait savoir le centre d’analyse colombien, revenant sur la saisie récemment au port d’Oran de 701 kg de cocaïne.

Cette affaire, liée au narcotrafic et au blanchiment d’argent, ébranle l’Etat et dévoile l’implication directe et notoire de parlementaires, gouverneurs, leaders politiques et responsables locaux dans ce trafic illicite, souligne le prestigieux think tank colombien.

 

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