Une Algérie pro-Russe dans l’affaire de la Syrie

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Le ministre des affaires maghrébines, de l’Union Africaine et de la ligue arabe, Abdelkader Messahel, a déclaré, ce dimanche 9 avril, que l’Algérie a suivi avec inquiétude le progrès de la situation en Syrie au moment où une approche pour une solution politique (négociée avec les syriens) est en cours.

Le ministre a parlé au lendemain de l'évolution récente en Syrie, affirmant que l'Algérie « considère que toute escalade militaire ne peut que compromettre les efforts déployés par la communauté internationale dans le cadre du processus de résolution politique de la crise syrienne ».

« L'Algérie, qui s'est toujours engagée à respecter le droit international, insiste sur le fait que la solution au conflit syrien n'est que politique, fondée sur le dialogue inclusif, la réconciliation nationale et la lutte contre le terrorisme », a conclu Messahel.

Pour rappel, alors que l’ambassadrice américaine auprès des Nations Unies, Nikkie Haley, venait juste de déclarer que le départ de Bashar El Assad n’était plus une priorité pour les Etats-Unis, l’attaque chimique sur la ville de Khan Cheikhoun aurait visiblement poussé l’administration américaine à changer d’attitude vis-à-vis du conflit syrien. Plus de 50 missiles de croisière de type Tomahawk (59 plus précisément) ont été tirés depuis des destroyers de l'US Navy dans l'est de la mer Méditerranée contre plusieurs cibles de la base de « Shayrat » près de la ville de Homs, qui est associée au programme chimique de Damas, a indiqué le Pentagone. Les Etats-Unis avaient, par ailleurs, prévenu Moscou avant de passer à l’acte, pour éviter que des militaires russes présents sur la base en question soient touchés.

L’Algérie choisit son camp

Au moment même où un rapprochement entre les Etats-Unis et l’Algérie était pressenti, suite à la rencontre entre des représentants diplomatiques des deux pays, la situation en Syrie change toute la donne. L’Algérie, qui reste à ce jour très méfiante vis-à-vis de l’Amérique, notamment concernant son activité en Libye, soutient ses alliés traditionnels que sont la Russie et la Syrie.

Rappelant que, le coordinateur pour la lutte antiterroriste au département d’Etat, Justin Siberell, a dirigé une délégation américaine qui comptait des représentants des différents départements, pour rencontrer une délégation algérienne qui comprenait 17 membres et qui a été conduite par le ministre algérien des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel. A l’issue de cette rencontre, le département d’Etat avait même déclaré que « l’Algérie est considérée comme un partenaire important et capable de surmonter ce défi », en parlant du terrorisme.

Malgré cela, l’Algérie reste de marbre. Le pays aurait pu s’abstenir de tout commentaire, comme l’ont fait beaucoup d’autres. En langage diplomatique, ceci est un signal fort et clair. Alger a choisi son camp, elle maintient ses positions en faveur de ses alliés traditionnels.

 

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