L’USFP pointe l’absence de croissance et les inégalités économiques et sociales

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Les propositions socialistes pour une meilleure redistribution des richesses

??Nous sommes? en pr?sence d?un gouvernement ? mi- mandat,? dont c?est la quatri?me loi de finances et qui continue de confondre dangereusement assistance sociale et d?veloppement social. Sous le gouvernement Benkirane, jamais l??conomie ne s?est port?e aussi mal??. Devant parlementaires, syndicalistes et ?conomistes, r?unis sous la coupole samedi matin dans le cadre d?un s?minaire d?di? ? la croissance et organis? par le parti de la Rose, Driss Lachgar ?gr?ne les chiffres, et les statistiques qui t?moignent d?un inqui?tant recul?: 12?000 entreprises en difficult?, 71?000 emplois perdus dans le secteur du b?timent, 20?000 autres dans l?industrie, un taux de ch?mage pass? de 8,5 en 2011 ? 9,3 en 2014 et recul de 46% des cr?dits allou?s aux diff?rents secteurs ?conomiques.? Le d?cor est plant?. C?est celui d?un d?clin annonc?. Au tableau mondial du d?veloppement mondial, le Maroc est ? la 129?me place. L?indice de corruption atteint des proportions in?gal?es, passant du 52?me rang en 2002 ? la 91?me place en 2013. Le Premier secr?taire de l?USFP n?en finit pas d??noncer des r?alit?s cinglantes.

Ce samedi 11 octobre dans la grande salle ??Al Maghribya??? du Parlement qui accueille le s?minaire organis? par les deux groupes parlementaires de l?Union socialiste des forces populaires et la commission ?conomique du parti sous le th?me de ??croissance et in?galit?s ?conomiques et sociales au Maroc??, les intervenants ont proc?d? ? un diagnostic sans concession des r?percussions de la dynamique de croissance engag?e au Maroc. ??Le sujet n?a jamais ?t? tabou pour nous ? l?USFP.? Au moment o? l?ensemble des acteurs s?emparent nouvellement de cette question de la r?partition des richesses? au Maroc, la question de l??quit? dans la redistribution des richesses ? travers la lutte contre toute forme d?in?galit? sociale a ?t? de tout temps une pr?occupation majeure au sein de l?USFP. Elle a de tout temps form? l?ossature du combat de l?USFP contre tout ce qui est de nature ? freiner la croissance, c'est-?-dire la corruption, la rente et le client?lisme??, explique Tarik El Malki enseignant chercheur ? l?ISCAE et membre de la commission ?conomique de l?USFP.

Un appauvrissement par le bas et un enrichissement par le haut

La rencontre organis?e par les socialistes intervient dans un contexte de grogne sociale extr?mement audible. Le dialogue social est en panne. Une gr?ve g?n?rale d?cr?t?e par les quatre principales centrales syndicales a eu lieu il y a ? peine quelques semaines. Les r?formes attendues ne sont toujours pas faites.? Les intervenants au s?minaire l?affirment avec force?: le Maroc traverse une crise sociale profonde. ??Nous assistons ? un appauvrissement pas le bas ? travers un enrichissement par le haut??, r?sume l?un des participants.

Et c?est pr?cis?ment cette crise de la r?partition des richesses qui remet en cause le mod?le de croissance et favorise le statu quo, lui-m?me source de recul et de r?gression. Y a-t-il un capitaine ? bord du gouvernement Benkirane dont la politique a montr? ses limites, toutes ses limites?? ??Le temps est venu de changer d?approche et de jeter les bases d?un mod?le de croissance de type nouveau qui soit inclusif, juste, solidaire, durable, permettant au Maroc de r?ussir et p?renniser son d?veloppement ?conomique et social??, rel?ve l?un des ?conomistes invit?s ? prendre la parole au cours de cette rencontre.

Des politiques sectorielles solitaires et non pas solidaires

A l?USFP, l?organisation de cette rencontre qui a invit? ? la r?flexion sur la croissance et les in?galit?s ?conomiques et sociales est v?cue comme un tournant. Cette formation politique affiche d?sormais sa volont? d??tre en phase avec les r?alit?s ?conomiques et sociales ? travers des analyses chiffr?es, des propositions concr?tes et non pas en produisant du discours forc?ment politicien.

Et ce samedi 11 octobre, moins de 24 heures apr?s l?inauguration par le Chef de l?Etat? de la nouvelle ann?e l?gislative, le s?minaire organis? par les ?conomistes et les deux groupes parlementaires de l?Union socialiste des forces populaires n?a pas ?t? un proc?s en sorcellerie contre Benkirane et son Ex?cutif. La rencontre? a d?bouch? sur des recommandations concr?tes et des orientations r?fl?chies. Les intervenants ont ainsi ?t? unanimes ? en appeler ? l?adoption du principe d?une planification strat?gique. Le retour ? la planification est un imp?ratif national de d?veloppement parce qu?il n?y a pas, font-ils valoir, de coh?rence entre les diff?rentes politiques sectorielles (agriculture, industrie, artisanat, tourisme? ??Ce sont des politiques solitaires et non pas solidaires. Seul un cadre comme la planification pourra les faire converger??, commente cet ?conomiste pr?sent au s?minaire de l?USFP.

Autre recommandation faite par les participants, l?acc?l?ration de la r?forme de l?Etat. Il s?agit d?aller plus vite dans la r?gionalisation et ce pour r?duire les in?galit?s spatiales ? travers plus de d?centralisation et de d?concentration.

La r?forme de la politique fiscale a ?t? ?galement propos?e.? Du point de vue, des socialistes marocains, une telle r?forme ne doit pas uniquement se concentrer sur le capital et donc l?entreprise. ??En fait, la r?forme fiscale que nous d?fendons s?oriente vers un ?quilibre dynamique entre le capital et le travail en prenant en consid?ration tout ? la fois l?int?r?t de l?entreprise et celui du salari?.? C?est dans ce sens qu?il faut mettre sur pied une politique des revenus qui fait encore d?faut au Maroc??, pr?cise ce t?nor du parti de la Rose.

Un gouvernement en panne de r?formes et des m?thodes? de gouvernance inqui?tantes. De la caisse de compensation ? celle des retraites, l?Ex?cutif met en ?uvre des solutions qui sont loin de s?inscrire dans une logique globale. ??Ce sont des solutions qui s?inscrivent plut?t dans une logique financi?re visant ? r?duire le d?ficit budg?taire. Il est clair que le gouvernement Benkirane consid?re le social comme r?siduel. A l??vidence,? pour le chef de gouvernement et ses ?quipes, c?est le volet financier qui guide ces r?formes??, conclut cet ancien ministre ittihadi.

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