Parlement : L’opposition en ordre de bataille

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??Nous sommes en pr?sence d?un budget antisocial qui pr?voit toute une s?rie de mesures les unes plus incoh?rentes que les autres??

En cette rentr?e politique, la chronique parlementaire est loin d??tre un long fleuve tranquille. Les joutes oratoires s?ajoutent aux d?bats contradictoires. Au parlement, la rentr?e des d?put?s et conseillers a d?marr? sur les chapeaux de roue. Et pour cause. Les motifs de divergences sont l?gion. Entre le projet de loi de finances ?r?solument antisocial aux yeux d?une opposition sur les starting block- et l?avant ?projet sur les lois ?lectorales, les divergences entre majorit? et opposition se font de plus en plus bruyantes. Les partis formant la coalition gouvernementale n?en finissent pas d?essuyer les tirs crois?s de ceux qui sont sur les trav?es de l?opposition augurant d?une bataille qui ne fait que commencer.

Et depuis une semaine, c?est la commission des finances qui cristallise tous les d?saccords. Les contradictions, les lacunes et les faiblesses d?un projet de Budget qui tourne le dos aux mesures sociales et ? la relance ?conomique sont d?cortiqu?s par les d?put?s de l?opposition. Les d?bats sont houleux. Les marges d?erreurs trop importantes, mettant en doute les perspectives de croissance qui sont fustig?es. Le train de vie de l?Etat aux d?pens de l?investissement est d?nonc?. A travers le ministre de l??conomie et des finances, le RNI Mohamed Boussa?d, le gouvernement Benkirane est tous les jours confront? ? son incapacit? ? faire face ? la crise ?conomique et sociale.

??Nous sommes en pr?sence d?un budget antisocial qui pr?voit toute une s?rie de mesures les unes plus incoh?rentes que les autres. Il est ici question de l?augmentation de la pression fiscale sur les couches populaires et les plus fragiles. Ce projet de loi de finances pr?voit en effet l?augmentation de la TVA sur le th?, le riz, les p?tes alimentaires. Le projet consacre l?augmentation des tarifs de l?eau et l??lectricit? alors que l?exon?ration fiscale relative au logement social a ?t? tout simplement supprim?e??, rel?ve ce d?put? de l?Union socialiste des forces populaires. ??Un budget dict? par les oukases du FMI et de la banque mondiale?!?? rench?rit ce parlementaire battant pavillon Union constitutionnelle.

Les discussions sur les budgets sectoriels des minist?res qui devraient commencer cette semaine s?annoncent tout aussi houleuses. Le front de l?opposition parlementaire que composent l?USFP, l?Istiqlal, le PAM et l?UC a d?ores et d?j? fait montre de sa volont? de ne rien laisser passer. ??Nous jouerons le r?le qui est le n?tre face ? un gouvernement qui occulte toute d?marche participative et veut surtout museler l?opposition. Pas question de faire du parlement une caisse de r?sonnance de l?action parlementaire?!?? s?exclame cet ?lu de la Nation appartenant ? l?Istiqlal.

Pas question de laisser la majorit? monopoliser la parole

Autre sujet majeur de discorde, la supervision des prochaines ?lections et le d?coupage r?gional. En d?but de semaine pass?e, les quatre partis de l?opposition ont claqu? la porte de la commission parlementaire de l?int?rieur, des collectivit?s locales et de la politique de la ville de la chambre basse. La menace du boycott a ?t? brandie haut et fort. Les leaders de l?USFP, l?Istiqlal, le PAM et l?UC ont d?ailleurs donn? une conf?rence de presse conjointe pour expliquer leur position et faire valoir leurs droits en tant qu?opposition. ??La cause de cette crise est due au fait que le gouvernement ne s?adresse qu?? sa majorit? et que cette derni?re veut monopoliser la parole en diffusant deux discours. Le premier est celui du gouvernement et le deuxi?me celui de la majorit?. Nous avons voulu passer un message clair ? travers notre retrait des travaux de la commission de l?Int?rieur.?Tant que le gouvernement a une approche h?g?monique, l?opposition le laissera seul avec sa majorit? d?cider du sort des prochaines ?ch?ances?, a expliqu? le premier secr?taire de l?USFP, Driss Lachgar, aux journalistes. On le sait, le bloc de l?opposition en appelle ? la mise en place d?une instance nationale ind?pendante pour superviser les ?lections qui auront lieu en 2015.

Face ? la crise, le ministre de l?int?rieur a rev?tu son casque de pompier. Il a bien re?u les partis de l?opposition parlementaire. Le feu a-t-il ?t? ?teint pour autant?? Pas s?r. D?autant que les grands couloirs de l?institution l?gislative bruissent de la m?me rumeur?: l?opposition envisagerait de demander un arbitrage royal concernant le dossier ???lections??.

Des ?lections que vont finir pas ha?r les ?lecteurs de Moulay Yacoub. Depuis le scrutin du 25 novembre 2011, ils seront appel?s, pour la cinqui?me fois, ? suivre le chemin des urnes. Le conseil constitutionnel vient tout juste d?invalider les r?sultats du troisi?me scrutin partiel tenu le 24 avril dernier et qui oppose d?invalidation en invalidation l?Istiqlal et le PJD.

Et si ? la premi?re chambre la fi?vre n?est pas pr?te de tomber, les conseillers ont eux re?u leur premi?re douche froide de la rentr?e parlementaire. Le pr?sident de la chambre des conseillers vient en effet de d?couvrir Kafka en politique en apprenant l?affiliation ? deux partis d?un conseiller qui a r?ussi la prouesse d?appartenir tout ? la fois ? la majorit? et ? l?opposition. Tout en continuant de pr?sider en tant qu?UC une commission parlementaire, le parlementaire en question a rejoint les rangs du RNI?

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