Présidentielles algériennes dans la presse belge : A bout de force, il doit encore courir

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actu-bouteflika Les principaux journaux belges s'accordent,? ce jeudi, ? qualifier le scrutin pr?sidentiel du 17 avril en Alg?rie de "farce d'un go?t douteux", qui risque de faire entrer le pays dans une "zone de turbulences aux cons?quences impr?visibles".

Pour le journal ? grand tirage Le Soir, "ce dont aucun expert digne de ce? nom ne doute, c'est que le scrutin pr?sidentiel du 17 avril ressemble ? une farce d'un go?t douteux. Une farce qui fait penser, de la part des fameux d?cideurs, quels qu'ils soient, ? une fa?on de reculer pour mieux sauter? -trouver un successeur ? Bouteflika qui suscite le consensus parmi eux- puisque le pr?sident sortant ne pourra gu?re honorer ses fonctions longtemps encore".

Beaucoup d'Alg?riens font d'ailleurs spontan?ment le distinguo entre "le gouvernement" et "les d?cideurs", car la d?finition du pouvoir, dans leur pays, ?chappe aux canevas classiques, rel?ve le quotidien, notant que l'opacit? est? la r?gle et l'arm?e reste la toile de fond du r?gime.

C'est que l'Alg?rie de 2014 se situe toujours ? "des ann?es-lumi?re" du? descriptif id?alis? contenu dans la "lettre aux Alg?riens", adress? le 22 mars? par le pr?sident Abdelaziz Bouteflika, souligne-t-il.

Et c'est ainsi que le 17 avril, les 23 millions d'?lecteurs alg?riens seront appel?s ? ?lire leur prochain pr?sident, ou plut?t ? constater, fatalistes,? humili?s et/ou furieux, que le "syst?me" a d?cid? de proroger le r?gne du? "ra?s" sortant, Abdelaziz Bouteflika, 77 ans, qui occupe le poste depuis quinze ans, record national absolu, poursuit le journal, dans une analyse intitul?e "? bout de force, il doit encore courir".

Dans ces conditions et puisque les Alg?riens ne sont souvent pas dupes, il n'est gu?re ?tonnant que le pouvoir redoute les ravages de l'abstention, qui pourrait, si un caract?re massif ?tait observ?, d?cr?dibiliser le "vainqueur" du scrutin, note la publication, ajoutant qu'on n'explique pas autrement les insultes des proches du pr?sident envers les partisans de plus en plus audibles du boycott du scrutin, trait?s de "fascistes", ni plus ni moins.

Des constats partag?s par un autre quotidien francophone. La Libre Belgique souligne, de son c?t?, que la situation est grave et les Alg?riens sont inquiets, car, faute d'un compromis entre les diff?rentes factions du pouvoir, le pays risque d'entrer dans une zone de turbulences aux cons?quences impr?visibles.

A Gharda?a, dans le sud du pays, les affrontements r?currents entre Arabes? Ch?ambas et Mozabites berb?res ont repris lundi, faisant une quarantaine de bless?s, indique le quotidien, qui ajoute qu'? une semaine du scrutin? pr?sidentiel, la grogne s'amplifie et les langues se d?lient.

Sous le titre "la campagne ?lectorale vire ? l'?meute", le journal souligne que la grogne contre Abdelaziz Bouteflika, qui brigue un quatri?me mandat? "s'exprime parfois dans la fureur, les repr?sentants du pr?sident candidat, clou? sur un fauteuil roulant par l'?ge et la maladie, qui animent sa campagne par procuration peinent ? se faire entendre et dans plusieurs localit?s, ils sont chahut?s par des opposants agressifs, lorsqu'ils ne sont pas emp?ch?s de? s'exprimer".

Pour le quotidien ? grand tirage, "si le m?contentement populaire est bien r?el, les luttes d'influence dans le s?rail ont fait le reste pour cr?er un climat de tension. Partisans et adversaires de Bouteflika sont ? couteaux? tir?s, une fracture qui n'a pas ?pargn? l'arm?e".

"Les proches d'Abdelaziz Bouteflika impliqu?s dans de lourdes affaires de corruption s'accrochent au pouvoir pour ?chapper ? la justice et ils auraient,? dit-on, pouss? le pr?sident ? rempiler malgr? la volont? de ce dernier de? prendre sa retraite", conclut la Libre Belgique.

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