Alerté par l’Académie du Royaume, l’IMA déprogramme Aziz Abrahim

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L’Institut du monde arabe qui s’apprête à organiser le mois de mars prochain, du 1er au 10, la première édition des Arabofolies, a failli compromettre l’essai inaugural de cette importante activité culturelle, n’eut été la vigilance de l’Académie du Royaume du Maroc.

Introduisant, selon sa propre littérature, une nouvelle formule dans un nouveau rythme et dans une nouvelle allure, l’Institut, avec les Arabofolies, met ne place un festival de musique qui se déclinera trois fois par an : au printemps, au début de l’été et à l’automne.

L’animation, telle que esquissée par la présentation qu’en fait l’Institut, s’articule autour « d’un fil thématique commun, faire vivre les liens existants entre les diverses disciplines et la cohésion qui en découle. Chaque trimestre, pendant dix jours, les Arabofolies proposeront plusieurs rendez-vous à la cadence de 6 à 7 concerts de musique, un Forum, un Jeudi de l’IMA, deux rencontres littéraires et une séance de cinéma. »

Sauf que sans y faire attention, l’Institut avait programmé la chanteuse Aziza Brahim, une activiste du Polisario pour le 10 mars. Il prenait ainsi le risque de voir sa mission foncièrement culturelle déraper vers l’activisme politique qui dévoierait sans doute aucun l’essence même de son existence. Le risque était d’autant plus certain et malheureux que la chanteuse a été programmée pour la clôture de ces premières Arabofolies et était présentée comme «la voix de la résistance et l'icône du peuple sahraoui».

L’Académie du Royaume et son secrétaire perpétuel, Abdejlil Lahjomri, un intellectuel jaloux de l’intégrité de l’action culturelle qui devrait promouvoir la cohésion des ensembles et les dynamiques collectives aux dépends de séparatismes destructeurs, sont des partenaires de choix de l’IMA. A ce titre, ils ont relevé ce que cette programmation avait de dangereux pour la pérennité de la nouvelle initiative que sont les Arabofolies. 

L’Académie est engagée avec l’IMA sur plusieurs animations culturelles. La coopération avec l’Institut porte actuellement sur dans deux actions de taille. L’une, les trésors de l’Islam en Afrique dont le Maroc abritera d’octobre 2019 à janvier 2020 la grande exposition au Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain et aux galeries Bab El Kébir et Bab Rouah. L’autre, consiste en la co-organisation du Prix des Rendez-vous de l’Histoire du Monde arabe.

Se fondant sur cette fructueuse coopération, l’Académie du Royaume a pris l’initiative d’alerter les organisateurs des Arabofolies, qui ont très bien compris les préoccupations du partenaire quant à la programmation de Aziza Brahim et ses conséquences sur ce nouveau et jeune festival.

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