Benatiq : Le Maroc n’a aucune leçon à recevoir quant à sa politique migratoire

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L’ONG qui se donne pour mission de défendre les droits de l'Homme « Human Rights Watch » a fait part vendredi 5 mai, dans un communiqué de presse, de sa consternation face aux autorités frontalières algériennes et marocaines, qui empêchent deux groupes de demandeurs d’asile syriens de quitter la zone frontalière située près de la ville marocaine de Figuig. Selon le même communiqué, ces Syriens, y compris des femmes et des enfants, ont été retenus sur place depuis le 18 avril 2017

Selon le bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) au Maroc, « ces réfugiés syriens sont au total 55 personnes, dont 20 femmes – deux d’entre elles enceintes de plusieurs mois – et 22 enfants». Une des femmes a accouché dans la zone frontalière dans la soirée du 23 avril, indique le HCR avant d’ajouter qu’il « ignore si elle a bénéficié d’une assistance médicale ». Le HCR a déclaré que les autorités de l’Algérie et du Maroc devraient conjointement assumer leurs responsabilités et envisager des demandes de protection en fonction des préférences des demandeurs d’asile syriens et veiller à leur garantir un accès aux services nécessaires, en particulier aux femmes enceintes et allaitantes.

Le Maroc répond

Le ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé des Marocains Résidants à l’Etranger et des affaires de la migration, Abdelkarim Benatiq, a vigoureusement réagi en déclarant à l’agence EFE que le Maroc a une « loi stricte en matière d’immigration » et ne peut pas prendre en charge des dizaines de migrants illégaux syriens aux frontières algériennes car c’est dangereux.

Ainsi, Abdelkarim Benatiq explique que les frontières Maroco-Algériennes sont fermées, et de ce fait il faut se demander comment ces gens ont réussi à passer la frontière algérienne sans se faire intercepter ou contrôler ? Une question que le ministre estime doit être posée aux autorités algériennes. Il rappel au passage, que quelque soit la raison, il est dangereux d’ouvrir les frontières aux migrants, car cela générerait des flux incontrôlables de migrants, ce qui poserait un réel problème pour la sécurité des deux pays. Inutile de mentionner qu’en Algérie, il y a aujourd’hui pas moins de 15 000 réfugiés Syriens, non régularisés.

Le Maroc, poursuit le ministre, a lancé sa politique d'immigration en 2014, ce qui a permis de régulariser la situation de 5000 Syriens et a donné asile et autres protections juridiques (statut de réfugiés) à 1029 autres. Et d’ajouter, que pour les 14 réfugiés qui ont leurs familles au Maroc, le royaume est prêt à traiter les demandes qui seront formulées, par les voies légales officielles, prenant sa part de responsabilité.

Sur cette base, le Benatiq conclut que « nous avons notre politique d'immigration et nous n'acceptons pas de recevoir des leçons », faisant référence à l'organisation Human Rights Watch (HRW).

 

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