Clash Grande Bretagne-Espagne : Aime pour ton voisin ce que tu aimes pour toi-même

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Depuis le Brexit, l’Espagne a trouvé le moyen de remettre sur la table le conflit la liant à la Grande Bretagne concernant l’occupation de Gibraltar. Madrid, comme Londres, n’entendent pas changer de positions. Seul hic, dans ce genre de questions, la politique Espagnole a deux poids, deux mesures.

Comme pour faire fi des réclamations espagnoles, Theresa May, première ministre britannique, a affirmé, ce dimanche 2 avril que Londres ne « céderait jamais la souveraineté sur Gibraltar sans l’accord de la population. » De son côté, l’ancien dirigeant conservateur, Michael Howard a déclaré que Theresa May montrerait « la même résolution » que Margaret Thatcher pour les îles de Malouines.

Pour rappel, la guerre des Malouines, qui a débuté le 2 avril 1982 et a pris fin le 14 juin de la même année, a opposé le Royaume-Uni à l’Argentine qui voulait faire valoir par la force ses positions sur la souveraineté de ces archipels occupés successivement par la France, l’Espagne et le Royaume-Uni.

Si aujourd’hui la Grande Bretagne donne cet exemple, c’est certainement pour montrer sa détermination à ne pas céder devant la pression et pour dire qu’elle est prête à tout, même à la guerre. Theresa May est restée ferme. Elle a déclaré que la Grande-Bretagne ne conclurait « jamais d’accord qui laisserait passer les habitants de Gibraltar sous une autre souveraineté sans leur volonté librement et démocratiquement exprimée ».

Pour l’histoire, l’Espagne a cédé Gibraltar à la Grande Bretagne en 1713 et ce territoire est devenu source de tensions entre Madrid et Londres.

Récemment, après l’entêtement de la Grande-Bretagne et le ton utilisé pour dire que « Gibraltar ne sera pas soldé », l’Espagne n’a pas caché son indignation. « Le gouvernement espagnol est un peu surpris du ton qui a été adopté par le Royaume-Uni, un pays connu pour son flegme. Sur ce sujet, le traditionnel flegme britannique brille par son absence », a déclaré le ministre espagnol des Affaires étrangères, Alfonso Dastis.

Aime pour ton voisin ce que tu aimes pour toi-même

L’affaire du Brexit, et la polémique qu’elle a engendré autour de Gibraltar, n’a pas ravivé que les tensions entre le Royaume-Uni et l’Espagne. Elle a aussi rappelé au mond les revendications du Maroc pour la souveraineté de Sebta et Melilla.

Sous Abbas El fassi, le gouvernement marocain avait, en effet, exprimé « un fort rejet et une désapprobation claire du colonialisme continu et anachronique de l’Espagne ». Le Maroc n’a jamais cessé de rappeler que ces deux villes font partie intégrante du royaume mais jusqu’à maintenant Madrid refuse de céder.

Cette attitude est typique de ce pays de la péninsule ibérique. L’affaire du Sahara Marocain en est le parfait exemple. L’attitude ambivalente de l’Espagne sur cette question, son soutien cyclique du Polisario, aurait presque pu nous faire oublier que deux régions espagnoles demandent leur indépendance, à savoir la Catalogne et le Pays Basque. La question de Gibraltar, par opposition à celle de Sebta et de Melilla, constitue l’autre face de la même médaille.

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