Conflits régionaux : Au-delà des apparences

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Par Ahmed Charaï - Que l’Algérie accepte de s’asseoir à la table des négociations est un pas en avant. Mais si elle ne fait que de l’obstruction, cela n’avancera en rien la résolution du conflit

C’est un hasard du calendrier, mais paradoxalement il y a une analogie qui s’impose à tous les observateurs, bien que les différences sont réelles. Le même jour, s’ouvre, à Genève, une conférence sur ce que les Nations-unies appellent le conflit du Sahara occidental et en Suède une conférence de paix sur le Yémen.

A Genève, sous la pression du Conseil de sécurité, l’Algérie accepte, enfin, de s’asseoir à la table en tant que partie prenante au conflit et non pas en simple observateur, défenseur d’un prétendu principe général. En Suède, les Houtis sont présents, mais pas l’Iran.

Or sur ces deux conflits, malgré toutes les différences de nature, il y a un point commun. C’est que l’Algérie finance, soutient politiquement et militairement le Polisario, même quand celui-ci a enlevé des civils et les a gardés dans ses geôles plus de vingt ans. Les Houtis ne sont rien d’autre que des instruments de la volonté d’hégémonie iranienne dans la région. Le Polisario n’est pas une menace directe pour la stabilité du Maroc, les Houtis, eux, ont mis le Yémen à feu et à sang, menaçant les routes maritimes et donc le commerce international.

Mais, et c’est important de le dire, dans ces deux conflits, il y a une puissance régionale qui s’arroge le droit de tenter de déstabiliser ses voisins. Que l’Algérie accepte de s’asseoir à la table des négociations est un pas en avant. Mais si elle ne fait que de l’obstruction, cela n’avancera en rien la résolution du conflit. L’absence de l’Iran ne donne pas de plus grands espoirs pour la paix au Yémen.

La communauté internationale se rend compte que la multiplication des conflits régionaux est source d’inquiétudes tout aussi graves que celles des guerres entre de grandes puissances. Sur le continent africain, des guérillas financées par les pays voisins, fragilisent les Etats et facilitent l’émigration et le terrorisme.

Le problème, à la source, est celui de la volonté d’hégémonie régionale. Alger et Téhéran en sont des exemples types. Ils n’utilisent pas leurs ressources pétrolières en faveur de leurs populations mais au service de projets d’influence totalement caducs.

Au-delà des négociations actuelles, l’ONU, la communauté internationale, devraient aller vers un durcissement contre ces politiques, qui alimentent les conflits fratricides, font le lit de la barbarie. C’est un point nodal si l’on veut promouvoir la paix et la concorde. Il est évident qu’il faut arriver à des solutions politiques. Mais ni le Polisario, ni les Houtis ne sont des partenaires fiables, parce qu’ils n’ont aucune autonomie de décision. Ce sont les États agressifs qui détiennent les clés et il faut les ramener à la raison par la pression internationale.

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