Face à la crise au sein du PJD, Abdelilah Benkirane appelle ses partisans à la retenue

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La tension est montée d’un cran dans les rangs du PJD. Si la nomination de Saadeddine El Othmani a permis de mettre fin au long blocage gouvernemental, elle a par contre marqué la première ligne de fissure dans le parti. Face à une situation qui frôle l’implosion, certains membres sont allés jusqu’à exprimer leur volonté de manifester publiquement contre le nouvel exécutif, Abdelilah Benkirane, lui, a appelé ses partisans au calme et à la retenue.

Le PJD est clairement dans la tourmente depuis l’annonce de la nouvelle coalition gouvernementale. El Othmani responsable de la formation de l’exécutif s’est attiré les foudres de plusieurs membres du parti. Un vent de contestation sans précédent  est en train de souffler sur le PJD et si les dégâts sont pour l’instant limités, la situation semble se compliquer jour après jour. Des partisans, irrités par les positions du nouveau chef de gouvernement, ont décidé de manifester publiquement contre l’exécutif actuel, dirigé pourtant par leur parti.

Pour essayer de calmer le mouvement d’indignation qui secoue le PJD et de mettre fin aux accusations exprimées tous azimuts, Abdelilah Benkirane a brisé son silence et a exhorté les militants du parti à la vigilance et à la maîtrise de soi. Un message du secrétaire général a été d’ailleurs relayé sur le site officiel du PJD pour dissuader ses partisans de participer à une manifestation contre le nouveau gouvernement, dirigé par El Othmani, prévue ce jeudi 13 avril devant le siège central du parti à Rabat.

Pour atténuer les remous, Benkirane avait auparavant pris part, le samedi 8 avril à Bouzenika,  à une rencontre nationale de la Jeunesse du PJD qui était contrariée par “les décisions inopinées” de El Othmani. Au terme de cette réunion, l’ex-chef de gouvernement a déclaré que « c’était une période difficile pour le PJD ». Il a expliqué que la raison de sa participation à cette rencontre est d’ « éclairer les militants du parti sur les conditions dans lesquelles tout cela s’est passé et de leur assurer que le futur est ce qui est importe le plus ». Il a également souligné que « le temps de l’évaluation et de la reddition des comptes va sûrement arriver », tout en rappelant que c’est « le PJD qui est responsable » et que tout le monde est censé le laisser remplir son rôle.

La sortie de Benkirane, qui incarnait pour plusieurs partisans le chef de gouvernement ad hoc, va-t-elle réellement réussir à contenir la colère des militants en dissidence contre El Othmani, accusé d’avoir bafoué les résultats du scrutin du 7 octobre et va-t-elle les empêcher de se révolter à chaque occasion contre les décisions de l’exécutif ? Le PJD est ainsi visiblement en train de traverser une crise interne sans précédent qui risque d’ébranler les fondements du parti et de semer la division dans ses rangs.

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