Karim Ghellab : «Chabat doit partir !»

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« Ou bien les jours sont comptés pour Hamid Chabat à la tête du parti ou bien ils le sont pour l’Istiqlal »

Au lendemain de la décision du tribunal administratif de Rabat le vendredi 3 mars de lever le gel des activités de Karim Ghellab et Yasmina Baddou qui avaient dénoncé les déclarations de Hamid Chabat sur la Mauritanie, le conseil national a, le samedi 4 mars, décidé de bafouer cette décision et de réduire la sentence à 9 mois au lieu de 18 mois. Une décision qui n’est pas passée inaperçue surtout que le conseil a décidé de fermer la porte de sa séance aux médias. On parle, donc, beaucoup d’un conseil national houleux, qu’en est-il ?

La séance du conseil national et les débats se sont passés de manière assez correcte. En revanche, le vote a été une véritable parodie de démocratie. C’était une mascarade, parce qu’il a été complètement entaché d’irrégularités et n’a donc aucune valeur. Premièrement, des dizaines de personnes ont assisté à la séance et ont participé au vote, alors qu’ils ne sont pas des membres du conseil national. Deuxièmement, le vote devait être secret, comme il est convenu dans de telles situations. En réalité, Chabat a eu peur du vote à bulletin secret, car la majorité de la salle était avec nous et avec la volonté d’annuler la décision du comité d’arbitrage et de discipline. Enfin, troisièmement,  c’était encore plus flagrant quand ils ont décidé de faire le vote à main levée, car ils n’ont même pas décompté les votes. D’ailleurs, ils n’ont compté ni les voix pour ni les voix contre et sans que personne n’annonce le résultat quantitatif du vote.

Cette décision va donc vous empêcher d’assister au congrès national prévu le 31 mars prochain ?

Nous allons faire recours auprès de la justice, et nous espérons que le la loi nous rétablira. Malheureusement, c’est un mauvais exemple de la démocratie que donne la direction chabatienne du parti de l’Istiqlal aujourd’hui. Parce que les partis politiques sont des organismes de droit et il y a une loi qui régit les organismes politiques. Le parti de l’Istiqlal a des institutions et il est obligé de les respecter.

Comment appréciez- vous la gestion du parti par Hamid Chabat ?

Chabat a fait beaucoup de mal au parti de l’Istiqlal et il continue de lui faire du mal avec ce type de comportements, il faut donc qu’il parte le plus vite possible. C’est pour cette raison que nous sommes mobilisés. Il a eu peur du vote à bulletins secrets, parce que pour la première fois, en cette occasion, le conseil national était contre lui. Nous, nous sommes contre Chabat, parce qu’il veut utiliser son pouvoir de secrétaire général sortant pour le rester. Il veut rester secrétaire général en dépit de la volonté des Istiqlaliens, en utilisant la menace, le pouvoir et la manœuvre.

Est-ce qu’il n y a pas une possibilité de régler cette mésentente à l’amiable ?  

Non, de notre côté il n y a aucune envie de régler cela à l’amiable. Le congrès réglera de manière démocratique et institutionnelle cette situation.

Pensez-vous que Hamid Chabat sera réélu au poste de secrétaire général ?

Ou bien les jours sont comptés pour Hamid Chabat à la tête du parti ou bien ils le sont pour l’Istiqlal. Si Hamid Chabat continue à diriger le parti, celui ci deviendra un petit groupe d’activistes qui continuera à utiliser le langage de la provocation et à faire de la manœuvre. La politique en général, et le parti de l’Istiqlal en particulier, c’est tout sauf cela.

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