Le gazoduc maroco-nigérian enterre le projet de gaz trans-saharien algérien

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Les accords signés entre le Maroc et le Nigéria, dont notamment celui visant à construire un pipeline de gaz extracôtier ont enterré les plans visant à réaliser le projet de gaz transsaharien entre l'Algérie et le Nigéria, datant de 2002.

L'ancien ministre de l'Intérieur algérien, Abderrahmane Meziane Cherif, déplore le fait que son pays ait été surpassé par le Maroc en Afrique, et surtout, grâce au nouveau projet de construction du gazoduc, un projet gigantesque qu'il a comparé à la construction du tunnel sous la Manche reliant la France à l'Angleterre. 

« Dans le cadre d'une implication marocaine intensive en Afrique, ce projet a enterré le projet visant à réaliser le projet du gaz transsaharien », a-t-il déclaré dans un article paru dans le site algérien TSA, notant que le Maroc avait obtenu le financement nécessaire de ce qu'il appelait un projet «pharaonique» à partir de fonds souverains et d'organismes internationaux.

La percée économique du Maroc en Afrique et ses investissements à grande échelle contrastent étroitement avec les retombées retentissantes de l'Algérie au niveau économique et diplomatique, déplore l'ancien ministre algérien.

« En face de ces revers, une question légitime émerge: pourquoi l'Algérie, un important producteur de gaz, ne parvient pas à mener à bien ses projets? », se demande-t-il, ajoutant que les fonctionnaires algériens sont incapables d'expliquer pourquoi des projets à grande échelle tels que le gazoduc a été abandonné.

Les conditions de sécurité dans le nord du Nigéria, le Niger et le sud algérien, la voie supposée du gazoduc transsaharien restent instables avec la présence de groupes terroristes profitant de frontières poreuses et d'attaques de pipelines et d'installations de gaz. Cela s'ajoute à la non-conviction du projet algérien et donne crédit au projet de gazoduc.

D'autre part, plusieurs rapports de "Think Tank" internationaux ont mis en garde contre la hausse de la consommation interne de gaz en Algérie, et ce, associée à une baisse de production. La capacité d'exportation du pays diminue régulièrement, ce qui en fait un fournisseur de gaz peu fiable. Par conséquent, le pipeline maroco-nigérian offrira à l'Europe une nouvelle source de gaz nécessaire qui réduira la dépendance des pays européens au gaz russe et algérien.

 

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