Le gouvernement Saâdeddine El Othmani est quasi bouclé

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En constituant son gouvernement, celui qui est président du conseil national du PJD a traversé une première épreuve : dissuader le premier secrétaire de l’USFP de faire partie du prochain exécutif.   «M. El Othmani a très mal  vécu communiqué du bureau politique de l’USFP publié lundi dernier et dans lequel l’instance exécutive exhortait Driss Lachgar à être ministre »

Un nouveau gouvernement d’ici lundi 3 avril ?  C’est en tout cas ce que croit savoir l’un des alliés de la majorité.  Ce vendredi 31 mars, la liste des prochains ministres qui composeront le gouvernement El Othmani est en train d’être finalisée. « Nous avançons également sur la répartition des postes ministériels », confie notre interlocuteur en s’interdisant d’en dire plus.

Si le chef de gouvernement désigné a très vite constitué sa majorité allant jusqu’à accepter l’USFP qui a été la ligne rouge de son prédécesseur, il a par contre réalisé que le choix des ministres, le nombre et la nature des portefeuilles sont loi d’être  une promenade de santé. Saâdeddine El Othmani l’a compris : le sens du compromis a une limite.

En constituant son gouvernement, celui qui est président du conseil national du PJD a traversé une première épreuve : dissuader le premier secrétaire de l’USFP de faire partie du prochain exécutif.   «M. El Othmani a très mal  vécu communiqué du bureau politique de l’USFP publié lundi dernier et dans lequel l’instance exécutive exhortait Driss Lachgar à être ministre », nous assure un proche du chef de gouvernement désigné. Pour ce dernier, pas question de voir le premier des socialistes siéger en conseil de gouvernement. « C’est sa ligne rouge à lui. Il  a accepté l’USFP. Il n’acceptera pas son leader, quitte à jeter l’éponge pour cela », révèle l’un de ses proches.

Depuis mercredi, l’ancien chef de la diplomatie marocaine –débarqué par Abdalilah Benkirane à l’occasion du tout premier remaniement- est tout au règlement du cas Lachgar. L’ombre du blocage ne semble pas pour autant planer. La communication entre le Palais et le chef de gouvernement désigné serait, dit-on, des plus fluides. Il n’aurait pas non plus de problème à faire valider ses propositions.

Mardi, l’architecture du gouvernement a été quasiment bouclée. La répartition en grands pôles n’a pas vraiment abouti. « Difficile de faire plus avec une majorité composée de six partis ! » s’exclame un cacique du parti islamiste. 32 à 34 ministres, ministres délégués et secrétaires d’Etat formeront  le prochain Exécutif. L’entourage du premier ministre se fait fort de le faire remarquer : avec plus de partis dans sa majorité, El Othmani  propose un gouvernement avec moins de ministres que celui sortant qui en comptait 40.  « Il peut y avoir une petite rallonge, avec deux postes de plus, histoire de satisfaire un allié mécontent », s’empresse de préciser un partenaire de la majorité, proche des tractations en cours.

Combien de portefeuilles  les différentes composantes de la majorité au pouvoir ont-elles obtenu ? Quels postes occuperont les uns et les autres? Quels sont les femmes et les hommes qui gouverneront sous la supervision de Saâdeddine El Othmani ? C’est pour l’heure l’un des secrets les mieux gardés du Royaume.

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