Les réformes institutionnelles pour tenir l'essentiel des promesses politiques

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C'est maintenant qu'il faudrait réviser les articles de la constitution à l'origine du blocage et procéder à l'établissement d'un nouveau code électorale susceptible de dégager des majorités d'opinion assises sur des programmes préalablement établis

Le vote de confiance au gouvernement de Saâdeddine El Othmani n’est pas arrivé à balayer la crise de confiance majeure engendrée par le blocage institutionnel des six derniers mois.

La complexité  excessive des décisions des organes du PJD et les différentes sorties de ses responsables parmi  lesquelles la contestation feutrée  d’un présumé recul des acquis démocratiques suite au débarquement de Abdalilah Benkirane ainsi que la  révision déchirante consécutive à l'intégration de l'USFP dans la coalition gouvernementale sont toutes aussi peu comprises que déroutantes pour bon nombre de connaisseurs de la vie publique marocaine.

Elle représente une toile de fond qui n'est guère favorable et engendre un climat délétère peu propice à l'enchantement tant le problème est beaucoup plus complexe et plus profond.

Le Maroc institutionnel les hommes politiques et l'opinion publique sont curieusement  réunis dans un éloignement  et une indifférence marquée à l'égard de toute révision institutionnelle. Une scène de désolation que le gouvernement de  Abdalilah Benkirane  n'a pas su rétablir et une attitude de déception à l'égard d'une élite plus apte à la justification qu'à l'analyse et à la démonstration. Rares sont les voix qui s'élèvent pour prétendre que la pratique institutionnelle est épuisée et qu'une nouvelle forme de pacte serait requise.

La constitution de 2011 a permis certes au Maroc d'apparaître en ordre de marche en dépit du printemps arabe. Mais dans sa pratique quotidienne elle n'a pas manqué de faire entrevoir durablement, plus par ce qui est ordinairement qualifiés aux mieux de dérives et au pire de vices de fond , que par manque d'expérience de ceux que les urnes ont désigné pour conduire les affaires de l'Etat ou de ceux-là  qui se sont accaparés des citadelles partisanes.

 Le quinquennat précédent n'avait à charge que de faire aboutir progressivement et efficacement une communauté au service du citoyen et des entreprises. Il  y était également tenu de vérifie, d'engager-puisque la constitution l'y autorise-et de proposer des réformes dont la légitimité de principe n'est pas réellement contestée. Autant dire que la réforme sur ce registre  consolide le système plus qu'elle ne l'indispose.

L'Etat spectacle dont il a été question avec son cortège risible polémiste ennuyeux et quelques fois voyou a envahi tous les compartiments de la vie publique et trouvé écho dans des médias et réseaux sociaux à l'emporte pièce, même lorsque les réformes avaient un sens et une portée réels.

Aujourd'hui avec la confiance qui lui a été accordée du bout des lèvres, le gouvernement de Saad Dine El Othmani se doit de conduire des actions majeures susceptibles de débloquer des  pratiques politiques infécondes et donner à la construction  institutionnelle les moyens requis pour relancer la dynamique démocratique.

Plus que l'amnésie dont les Marocains désormais  consentent, s'agissant de la douloureuse naissance au forceps du gouvernement et en dépit de la fragilité de la coalition gouvernementale dont ils sont conscients et malgré la  punition qui leur a été infligée  de lire les 90 pages du programme du gouvernement, c'est maintenant qu'il faudrait réviser les articles de la constitution à l'origine du blocage et procéder à l'établissement d'un nouveau code électorale susceptible de dégager des majorités d'opinion assises sur des programmes préalablement établis et non sur des majorités numériques ou de classifications.

 

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