L’Académie du Royaume du Maroc reçoit Marcelino Oreja Aguirre

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Dans le cadre du cycle préparatoire de sa 45ème session prévue du 24 au 26 avril prochain sous le thème : « L’Amérique Latine comme horizon de pensée », l’Académie du Royaume du Maroc a reçu, vendredi dernier, Marcelino Oreja Aguirre, président d’honneur de l’Académie des Sciences Morales et Politiques et ancien ministre espagnol des affaires étrange?res, et qui a animé une conférence sous le thème : « Un regard européen sur l’Amérique Latine »

Dans son intervention, Oreja Aguirre a d’abord tenu à mettre l’accent  sur le contexte mondial actuel ouvert sur cinq fronts : la technologie, la montée en puissance des classes moyennes, la transformation du pouvoir économique de l’Est vers l’Ouest, l’érosion du système de gouvernance mondiale actuel et, enfin, la crise que traverse le « monde commercial » que nous avons créé il y a 50 ans.

Dans ce contexte, a-t-il dit, l’Amérique Latine apparaît comme une région dotée d’un énorme potentiel, dans laquelle des grands progrès se sont produits, ajoutant qu’elle fait face à de grands enjeux que sont l’éducation et la productivité.

« Il n’est pas possible que les petites et moyennes industries d’Amérique Latine aient une productivité équivalente au 15% de celle qu’ont les mêmes aux Etats-Unis. Le Monde ne peut pas fonctionner comme cela », a-t-il martelé.

L’autre question qui se pose avec acuité, a-t-il poursuivi, est celle des inégalités :

« En Amérique Latine, on avance dans la réduction de la pauvreté mais on ne le fait pas au rythme adéquat du progrès ».

Sur un autre registre, a-t-il ajouté, l’Amérique Latine peut jouer un plus grand rôle au niveau de la sécurité et de la défense.

« La coopération militaire euro-latino-américaine se trouve à un stade très précoce et elle est surtout bilatérale », a-t-il estimé.

Quant aux relations entre l’Europe et l’Amérique Latine, Oreja Aguirre a tenu à faire savoir que les deux continents sont en train de traverser « un mauvais moment à cause de la corruption ». Cela étant, « l s’agit dans l’ensemble d’une relation positive et très constructive, caractérisée par l’absence de conflits importants ».

Une relation qui a également besoin de « stimuler la composante entrepreneuriale comme un facteur important de la relation bi-régionale ».

La culture n’est pas en reste, a-t-il insisté, faisant savoir que celle-ci est un    levier de projection internationale : « La vie américaine est très puissante, très authentique et très autochtone, mais nous avons des mondes en commun, mondes de langue, de culture et d’histoire ».

Enfin, pour l’Académicien espagnol, si ces réalités latino-américaines ne sont pas basées sur la confirmation de certaines valeurs, en commençant par la solidarité, la tolérance, le vivre-ensemble, l’adhésion à la démocratie, « tout sera mis en doute ».

Il est à rappeler que cette rencontre fait suite à la conférence inaugurale dont le thème a été « Les pays d’Amérique latine et la traversée de la mondialisation : de bons navigateurs ou des naufragés » organisée le mercredi 22 novembre 2017   et qui a été animée par Fernando Collor de Mello, ancien président de  la république fédérative du Brésil.

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