Maroc – UE OU CHOUROUTE ALKHOUZIRATES

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Chouroutes Alkhouzirates, c’est ainsi que les Marocains répondaient quand ils se trouvaient devant des conditions draconiennes. C’était en référence à la conférence d’Algésiras de 1905 qui avait ouvert la voie au protectorat. Peut-être qu’on en est pas encore là avec l’Union Européenne en ce qui concerne les accords de pêches, mais les recommandations de la Commission européenne incitent à y réfléchir.   

Même si  un spécialiste a déclaré à Telquel qu’une clause prenant en compte les droits de l’Homme figurait déjà dans les accords de pêche de 2013, la  recommandation de la Commission européenne d’inclure dans le mandat de renouvellement de l’accord  avec le Maroc, « une clause sur les conséquences des violations des droits de l'homme et des principes de la démocratie »,  ajoutée aux autres conditions recommandées par la commission, revêt une dimension qui, par certains aspects, touche à la souveraineté du Maroc sur ses territoires.

La recommandation prévoyant par ailleurs une clause de révision permettant de « prendre en compte une solution politique mutuellement acceptable qui assurerait l'autodétermination du peuple du Sahara occidental conformément aux principes et objectifs de la Charte des Nations Unies » reste assez vague pour être interprétée au gré des vents.

Mais la véritable ingérence se traduit dans l’appel à «prévoir des mécanismes appropriés pour veiller à ce que la Commission européenne soit suffisamment informée et impliquée dans la répartition géographique et sociale des bénéfices socioéconomiques découlant de l'accord, au profit des populations concernées ».

La Commission cherche à avoir pas moins que le droit « d’évaluer, au moment de la signature, les potentielles retombées de l'accord de pêche et de son protocole sur le développement durable, notamment en ce qui concerne les bénéfices pour la population concernée et l'exploitation des ressources naturelles des territoires concernés ».

« La Commission devrait veiller à ce que, au moment de sa proposition de signature et de conclusion, les populations concernées par l'accord aient été dûment associées », ce qui est, au mieux, une aberration et, au pire, l’introduction d’une distinction entre les populations d’un seul et même Maroc. Sinon il faudrait peut-être pour les beaux yeux de la Commission que tout l’accord soit approuvé par un référendum national impliquant tout le peuple marocain.

Même si la voie reste ouverte à un compromis et même si la Commission européenne a introduit un mandat de renouvellement de l’accord de pêche avec le Maroc, qui inclut le Sahara, la panoplie de recommandations-conditions constitue une immixtion dans ce qui est censé être les affaires intérieures du Maroc.

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