N’est corrompu que le corruptible

5437685854_d630fceaff_b-

1501
Partager :

Le PJD comme l’Istiqlal, l’USFP comme le PPS accusent régulièrement des officines, quand ce n’est pas le pouvoir nommément, d’œuvrer à l’affaiblissement et la fragilisation des partis politiques. Sans en tirer aucune conséquence

 

Elle est vraiment sublime et succulente la déclaration de Hamid Chabat lorsqu’il a affirmé avoir été poussé et soudoyé pour faire sortir l’Istiqlal du gouvernement en 2013. Il ne dit pas encore le nom de celui ou de ceux qui l’ont mené en bateau lui faisant miroiter monts et merveilles allant jusqu’à le persuader qu’il pouvait devenir chef de gouvernement, mais menace de le faire. Ce dont il n’a pas besoin parce que chacun devine qui l’a mené par le bout du nez. Ces choses là font partie de cela va sans dire mais vont pire en les disant. Je savais que l’actuel secrétaire général de l’Istiqlal ne cillait pas en mentant, maintenant je sais qu’il ne rougit pas non plus de honte, ni ne verdit de peur. Avouer publiquement qu’il a été marionnettisé  et polichinellisé sans en tirer les conséquences dépasse le cran et la crânerie pour basculer dans l’imbécilité. Je plains ses amis qui le soutiennent contre vents et marées, mais quel argument vont-ils encore avoir pour affronter leurs adversaires qui invitent Hamid Chabat à quitter la table sans se retourner ? Qu’eux aussi sont à leur tour manipulés pour abattre leur chef de file et qu’à ce jeu ils sont à égalité, zéro partout ? C’est possible, mais l’argument n’a même pas la valeur d’un kopeck troué. Chabat était coupable présumé, par ses déclarations il a avoué avoir vendu le match. Qui que ce soit à sa place sera meilleur.

 

C’est une récurrente, le PJD comme l’Istiqlal, l’USFP comme le PPS accusent régulièrement des officines, quand ce n’est pas le pouvoir nommément, d’œuvrer à l’affaiblissement et la fragilisation des partis politiques. L’une des techniques de ces officines et celle utilisé avec Hamid Chabat. Mais n’est corrompu que celui qui est corruptible. Sans les accuser de perversité,  les islamistes de Abdalilah Benkirane viennent de rééditer l’exploit de cette dénonciation traditionnelle d’une manière aussi savoureuse que quand son homologue istiqlalien s’est dénoncé cocu d’un flirt éphémère avec les marionnettistes de l’ombre qui tirent les ficèles, font et défont les hommes et les situations. A l’issue de leur Conseil national qui s’est tenu à Rabat le 15 juillet, ils ont « exprimé leur préoccupation extrême face à des indicateurs (sic) négatifs qui compromettent le processus démocratique dont la poursuite de la politique d’affaiblissement des partis et de minoration du rôle des institutions représentatives. » Ils assurent tout cela sans qu’à aucun moment ils ne songent à remettre en jeu leurs maroquins ministériels. Bien au contraire. Ils réaffirment s’y prélasser si confortablement qu’ils ne songent pas, ni eux ni leur parti, à remettre en cause leur participation au gouvernement. En matière de courage politique et de cohérence intellectuelle on a vu mieux.         

 

lire aussi