Inondations : Les solutions d’un rescapé d’antan

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couv-Intemp?rie Rescap? d?un naufrage, T. Dakkar raconte les crues de l?Oriental pour y puiser des solutions pour celles du Sud J?ai failli moi-m?me ?tre emport? par les crues. Certes, l?histoire remonte ? plusieurs ann?es d?j?. Quand j??tais enfant, alors que je vivais ? Taourirt, dans la r?gion de l?Oriental, je me suis permis une baignade ? l?Oued Za, seul. Je devais avoir douze ans. Je n?ai pas avis? mes parents. J?ai donc mis mon tee-shirt sur un petit rocher ? ma gauche et entam? la baignade dans ce que nous appelions une ??gelta??, cuvette d?une certaine profondeur creus?e par le ruissellement de l?eau. Pass?es quelques minutes, je voyais mon tee-shirt emport? par les flots, mais sans regarder ? l?amont. J?ai alors, par r?action, accouru pour rattraper mon tee-shirt. H?las, derri?re, c??tait presque la mar?e. Heureusement que j??tais sur la rive de l?oued et que les premiers flux ?taient encore faibles.les eaux se propageaient d?abord sur le lit de l?oued qui ?tait tr?s large, avant d?avancer. J?ai essay? de nager vers la rive, au milieu d?un courant fort de la crue. C?est ? ce concours de circonstances que je dois mon salut. Je n?ai racont? cette histoire ? personne. J?ai continu? ? trembler pendant toute la journ?e, surtout quand je suis all? revoir le niveau des crues, le lendemain, au niveau du grand pont routier de Taourirt, haut de plus de 15 m?tres, qui ?tait submerg? par les crues, alors que le lit de l?oued mesurait jusqu'? 200 m?tres. Pendant des d?cennies, les agriculteurs qui avaient des vergers au bord de l?oued, sur une vingtaine de kilom?tres, subissaient les vicissitudes de la nature, pendant qu?aucune goutte de pluie ne s?abattait sur Taourirt elle-m?me. Le pont routier principal, construit par les autorit?s coloniales, avait tenu bon et r?sist? pendant des d?cennies, avant de s?effondrer, suite ? des repl?trages non f?conds. Un nouveau pont avait ?t? construit, alors que le pont des chemins de fer, continue de d?fier jusqu?? ce jour, la nature. Apr?s l?effondrement du pont, l?arm?e avait d?ploy? un pont provisoire, pour remettre la circulation en service. Plusieurs dizaines d?agriculteurs, qui nourrissaient Taourirt et sa r?gion en l?gumes et fruits, avaient perdu leurs terres, emport?es par les crues, chaque ann?e. Ils ne conservaient que les titres de propri?t?. M?me le saint-homme de B?ni Koulal, Sidi Marzak, au sommet d?une falaise bordant l?Oued, ?tait menac? de disparition. Le lit de l?oued s??largissait constamment au d?triment des fellahs riverains. Ces m?mes fellahs qui, aujourd?hui, ont retrouv? la paix et la qui?tude. Ils ont repris leurs activit?s, y compris sur le lit de l?oued, sans peur et sans crainte, apr?s la construction d?un barrage en amont, le barrage El Gharras, inaugur? par le Roi au d?but de son r?gne. Un barrage qui retient les crues de Dahra, qui fait d?sormais office de centre de r?gulation des eaux de l?Oued Za. Un barrage qui a dissip? ? jamais les craintes et inqui?tudes des populations vivant au bord de l?Oued Za, oued qui en amont s?appelle Oued Charef. Ce barrage a ?t? r?alis? au d?but du r?gne du roi Mohammed VI. Toutefois, les ?tudes le concernant avaient ?t? faites par les fran?ais, au lendemain de l?ind?pendance. Combien de trag?dies aurait-on pu ?viter, si ce projet avait ?t? ex?cut? ? temps?! Ce projet a ?t? ressorti par feu Abdelaziz M?ziane Belfkih. C?est le cas aujourd?hui des r?gions sud et sud-est du Royaume. Il faut que les ing?nieurs et les politiques marocains aient une vision prospective. Il aurait fallu, encore une fois, que le roi pousse sur le bouton pour qu?enfin, une semaine plus tard, le gouvernement daigne ? envoyer des ministres dans les r?gions sinistr?es. C?est franchement d?solant.  

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