Le bac… et après ?

5437685854_d630fceaff_b-

1
Partager :
  copie-dexam-c-dr Les dipl?mes de nos universit?s ont rarement droit de cit?, sauf devant le Parlement, pour r?clamer des postes dans la Fonction publique. Cela nous impose une r?forme strat?gique d?ensemble ? Ils sont plus de 500.000 ? passer le baccalaur?at cette ann?e. En moyenne, la moiti? des candidats r?ussit ? obtenir ce pr?tendu s?same. Les ?coles ?tant tr?s s?lectives, avec tr?s peu de passerelles, la majorit? se dirige vers les fili?res g?n?ralistes des universit?s, au point qu?en premi?re ann?e de Sciences Economiques, ? Casablanca, ils sont plus de 5.000 inscrits. D?s lors, c?est la qualit? de la transmission du savoir qui est en jeu. L?universit? devient peu productive, en qualit?, parce qu?elle n?a pas les moyens d?accueillir, dans des conditions p?dagogiques, non pas optimales mais simplement d?centes, ces cohortes de bacheliers dont les rangs grossissent chaque ann?e. Ceux qui font de l?enseignement priv? la panac?e nient les r?alit?s sociales et bafouent le principe d?mocratique de l??galit? des chances. La distinction, acceptable, est celle qui est bas?e sur le talent et non pas sur l?origine sociale. Les dipl?mes de nos universit?s ont rarement droit de cit?, sauf devant le Parlement, pour r?clamer des postes dans la Fonction publique. Cela nous impose une r?forme strat?gique d?ensemble. Il faut multiplier les fili?res courtes accessibles ? bac +2, permettant d?acqu?rir des comp?tences pr?cises, recherch?es par les entreprises, diversifier les fili?res existantes, multiplier les dipl?mes professionnalisants et avoir le courage de fermer certaines fili?res ou de les r?server ? des candidats qui se destinent ? la recherche et non pas ? un bac+4 qui m?ne au ch?mage. C?est une r?forme qui n?cessite une grande dose de courage politique. Les conservatismes sont partout. Le corps enseignant est plus que divis? par rapport au contenu d?une hypoth?tique r?forme, mais est consensuel quand il s?agit de d?fendre ses ?acquis?. Les ?tudiants, sans repr?sentation r?elle, refusent tout changement, tout en critiquant la situation actuelle. Les parents sont d?mobilis?s, parce que l?universit? n?est plus, ? leurs yeux, un ascenseur social. Des laur?ats d??coles priv?es d?ing?nieurs sont au ch?mage depuis plus de 3 ans, faute de patrimoine relationnel des parents ! Le discours qui voudrait que la mission de l?universit? soit la transmission du savoir au plus grand nombre, m?me en rupture avec le march? du travail, est, comme tous les discours id?ologiques, inop?rant. La cons?quence est la d?qualification des dipl?mes nationaux qui a atteint les limites de l?absurde. Les entreprises marocaines, en particulier les PME, ont un taux d?encadrement tr?s faible, qui handicape leur comp?titivit?, c?est donc un r?servoir d?emplois. Mais l?universit? ne produit pas le genre de profils dont ces entreprises ont besoin. Tant que la r?forme de l?enseignement sup?rieur ne tiendra pas compte de tous les param?tres, en particulier le march? de l?emploi, ne diversifiera pas son offre et n?am?liorera pas les conditions p?dagogiques, l?universit? restera un gouffre financier ? la rentabilit? douteuse.

lire aussi