Ramadan à Laâyoune : la société hassanie entre modernité et coutumes ancestrales

5437685854_d630fceaff_b-

1
Partager :

couv-sahara-ftour

Les habitants de La?youne accueillent, comme chaque ann?e, le mois sacr? du ramadan dans un climat empreint de pi?t?, de chaleur familiale et de solidarit? sociale, entre la magie de la modernit? et les coutumes ancestrales de la soci?t? hassanie.

Aujourd'hui, les tables ramadanesques des familles hassanies ne diff?rent en rien de celles qui ornent les maisons des autres familles marocaines du nord au sud. Outre les plats typiquement locaux, des d?lices tels la "harira", "chebakia", les dattes, le poisson et les ?ufs, constituent l'essentiel du repas de l'Iftar comme partout dans le royaume.

A ce sujet, Salka Bent Souilem, une fin connaisseuse des coutumes du Sahara, indique que le mode de vie des familles sahraouies a chang? en raison de l'urbanisation, ajoutant qu'aujourd'hui, les plats pr?par?s dans cette r?gion sont presque les m?mes que ceux qui font le quotidien ramadanesque des autres r?gions du Maroc.

Selon Salka la population de cette r?gion veille ?galement ? la pr?servation de sa culture hassanie et son mode de vie anc?stral, notamment pendant le mois sacr?, faisant savoir que le repas de rupture du je?ne dans ces r?gions se compose d'une soupe locale, de lait et de dattes, avec au centre de la table une carafe de lait frais localement appel? "zririgue", qui se transmet entre les convives de la droite vers la gauche.

Elle a ?galement fait savoir que le foie de chameau cuit au feu de bois ou dans l'eau et sans ?pice, suivie d'un verre de th? constitue une composante essentielle des plats des familles sahraouies, ainsi que "belghman", un mets sucr? pr?par? ? base de bl? cuit et moulu.

Le mois de ramadan pr?sente, n?anmoins, des particularit?s dans la ville de La?youne, notamment des rituels religieux et des coutumes sociaux ancr?s dans l'histoire et qui r?sistent au d?veloppement de la vie quotidienne. Ainsi, dans ce mois, les visites familiales constituent une occasion pour renforcer les liens et consolider l'esprit de solidarit? sociale.

Apr?s la pri?re d'Al-Ichaa et de Taraouih, la soir?e se prolonge selon le principe de la "nouba" selon lequel chaque foyer invite, ? tour de r?le, les autres membres de la famille ? un festin. En guise de divertissement, les hommes jouent la "dama" (un jeu qui ressemble aux ?checs) dans une ambiance bon enfant, tout en sirotant un th? fait ? la mani?re locale et en discutant sur divers sujets.

Les femmes, de leur c?t?, jouent ? la "sik", qui se pratique ? l'aide d'un amas de sable sous forme de bosse de chameau, appel? "libra", des baguettes de 40 cm et des cailloux.

La culture hassanie s'illustre ?galement par les noms donn?s aux diff?rentes phases du mois du ramadan, en fonction de sa difficult?. Ainsi, les dix premiers jours, r?put?s pour ?tre supportables, sont appel?s "Achrayet terka" ou "Achrayet rkab lkhil", les dix deuxi?mes jours, qui suppose un peu plus de r?sistance, sont nomm?s "Achrayet Afrakich" ou "Achrayet rkab libil", alors que la derni?re dizaine est appel?e "Achrayet Laazayez", ce qui renvoie au caract?re dur de cette p?riode du mois sacr?.

Vers l'appel ? la pri?re d'Al-Maghrib, les souks de la ville de La?youne connaissent un mouvement extraordinaire, alors que l'apr?s Al-Ichaa constitue le moment f?tiche des habitants qui, attir?s par les nuits fraiches de la ville, envahissent les diff?rentes place de la ville.

lire aussi