Abou Hafs : "Un ex-extrémiste pour lutter contre l'enseignement de l'extrémisme au Maroc"

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Mohamed Abdelouahab al-Rafiki, alias Abou Hafs, est passé de « sympathisant du terrorisme » à  partisan de la « déradicalisation ». Une reconversion qu’on ne voit pas tous les jours.  L’homme qui, aujourd’hui, lutte contre la radicalisation au Maroc, accuse l’Etat d’avoir sa part de responsabilité dans l’expansion de l’extrémisme dans le royaume.

Selon Abou Hafs, l’Etat a « une réelle responsabilité dans l’expansion de l’idéologie extrémiste ». Il poursuit en déplorant l’existence de centaines d’écoles islamiques au Maroc, financées par l’Arabie Saoudite qui ont permis l’utilisation des livres wahhabites au royaume. Pour cet ex-partisan de l’extrémisme, l’Etat a, ainsi, permis à l’Arabie Saoudite de répandre son idéologie au Maroc.

Abou Hafs avoue qu’il ne comprend pas comment un jeune âgé de 15 ans peut voyager seul en dehors du Maroc pour se rendre dans des pays comme l’Afghanistan, l’Arabie Saoudite ou le Pakistan.

Il raconte avoir rencontré, en Afghanistan, quelques uns de ces jeunes (parfois moins âgés que lui) qui portaient des armes et pense qu’il est logique qu’après cela ils aient des idées extrémistes. « Comment l’Etat veut-il qu’ils ne soient pas imprégnés d’idées extrémistes à leur retour ? », s’indigne-t-il.

Aujourd’hui, Abdou Hafs, qui a été condamné à 30 ans de prison pour avoir été sympathisant du terrorisme et qui a été gracié par le roi, appelle à revisiter le patrimoine islamique pour combattre l’idéologie de Daech. Avec l’Istiqlal, il a prévu d’ouvrir un centre de médiation et d’étude qui ciblera tous les sujets liés à la religion. Ce sera une sorte d’observatoire pour suivre de près les établissements religieux officiels ou non.

Celui qui, hier, était un extrémiste confirmé, semble être déterminé  à contribuer à la lutte contre la radicalisation des jeunes en utilisant sa « propre expérience ».   

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