Affaire Khadija : La version des parents des accusés

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L’histoire de cette jeune fille de 17 ans, enlevée et torturée par un groupe de jeunes durant deux mois suscite toujours la colère et l’indignation des Marocains qui se sont mobilisés pour apporter leur soutien à la victime. Mais du côté des proches des accusés, la version est toute autre

Alors que l’histoire de cette jeune fille, Khadija, séquestrée et violée pendant deux mois a ému plus d’un, certains parents et proches des accusés ont une toute autre version des faits.

Certains parents des mineurs accusés d’avoir pris part à l’enlèvement, la séquestration, la mutilation et le viol de la jeune Khadija, ont notamment fait des témoignages qui infirment ceux de la victime. Ils affirment, en effet, que la jeune fille avait fugué de chez elle et fréquentait ses supposés agresseurs.

La mère de deux des principaux accusés a déclaré, à Sultana.ma, qu’il ne s’agit pas d’un enlèvement et que l’adolescente avait l’habitude de s’automutiler avec une lame ou par des brulures de cigarettes. Toujours selon la dame, elle accusait même sa propre mère de la pousser à la prostitution. Elle poursuit : « si cette fille était une victime et a véritablement été kidnappée, sur mon honneur, je la défendrais moi-même. J’aurais moi-même livré mon fils aux autorités  ». Et d’ajouter : « nous l’avons chassée à maintes reprises (…). Elle boit, elle fume, elle s’automutile, tout le monde à Oulad Ayad le sait ».

Selon d’autres témoignages des proches des supposés agresseurs, Khadija se serait elle-même fait tatouée le corps depuis longtemps.

Concernant la séquestration dont Khadija dit avoir été victime durant deux moins, un autre proche des accusés s’interroge : « si cette fille avait disparu suite à un rapt depuis deux mois, pourquoi son père ne l’a pas déclaré aux autorités ? ». « Pendant tout ce temps, son père jouait dans un orchestre dans des mariages, ne s’est-il pas soucié du sort de sa fille ? Ce sont des gens pauvres, qui ont besoin d’argent et se sont adonnés à cela », martèle-t-il accusant les parents de la jeune fille de l’avoir poussé à la prostitution.

Les faits racontés par Khadija

La victime racontait elle-même avoir été kidnappée durant le mois de Ramadan alors qu’elle devait passer une semaine chez sa tante. Un groupe d’hommes l’a alors enlevé devant le domicile de cette dernière avant de l’amener dans un terrain vague, précise-t-elle.

Pendant les deux mois qu’a duré sa séquestration, la jeune Khadija raconte avoir été tatouée de force, frappée et violée à plusieurs reprises. Son corps aurait aussi été brûlé par ses tortionnaires, souligne-t-elle. La victime affirme également qu’ils ne la nourrissaient pas. Au bout de deux mois, le père de la jeune fille aurait appelé l’un des bourreaux, lui promettant de ne pas porter plainte. C’est après qu’ils l’ont déposée devant chez elle en moto, raconte la jeune fille.

Vague de solidarité

Cette histoire n’a pas laissé indifférents les Marocains et aussi des associations qui ont apporté leur soutien à la victime.

Abderrahim Majdi, président de la section de l’Association Marocaine des Droits de l’Homme (AMDH), a indiqué que neuf des quatorze présumés tortionnaires sont en détention provisoire et les cinq autres toujours recherchés.  Majdi précise également : « nous avons déjà six avocats et membres de l’association qui vont défendre Khadija ». L’association de développement de l’enfance et la jeunesse (section Souk Sebt) a aussi annoncé qu’elle se portera partie civile dans cette affaire.

Les internautes marocains ont également réagi appelant à rendre justice à la victime avec le hashtag « #JusticepourKhadija ».

D’ailleurs, un dénommé Badeiaa Zaki Falky a proposé de prendre en charge la jeune Khadija pour qu’elle puisse se débarrasser de ses tatouages. « Nous sommes un centre laser sur Rabat nous sommes prêts à la prendre en charge pour éliminer ses tatouages. Elle devra se déplacer tous les deux mois. Nous prendrons aussi en charge ses déplacements  », écrit-il sur les réseaux sociaux.

Un autre centre  de dermopigmentation basé à Casablanca a également proposé sur sa page Facebook de prendre en charge la jeune fille.

 

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