Al Hoceima : Les forces de l’ordre entre « pacifistes » et « casseurs »

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Plus de blessés parmi les forces de l’ordre que chez les manifestants.72 éléments des forces publiques dont deux en état grave contre 11 chez les manifestants. Au même moment, des journalistes basés à New York tentent d’impliquer l’ONU dans la tension prévalant à Al Hoceima

 

En dépit de l’interdiction de la manifestation du 20 juillet par les autorités, plusieurs centaines de manifestants (entre 300 et 400 selon les autorités) ont bravé la forte présence des forces de l’ordre qui ont réussi à les empêcher à occuper le centre ville. Contraints à une forme de soft guérilla de rue, plusieurs manifestants encagoulés dispersés dans les rues et sur les hauteurs de la ville ont harcelé gendarmes et policiers provocant, selon un communiqué de la Province d’Al Hoceima, 72 blessés parmi les forces de l’ordre dont deux dans un état grave. Selon le même communiqué, les heurts ont causé parmi les manifestants 11 blessés suite à l’usage des gaz lacrymogènes.

 

Dans d’autres rues de la ville on a pu voir des manifestants scander « silmya, silmya » (pacifique) ce qui indique une fracture au sein des activistes d’Al Hoceima entre ceux qui veulent maintenir à la protestation son caractère pacifique tandis que l’aile des casseurs cherche à imposer aux forces de l’ordre l’affrontement qui pourrait à leur yeux envenimer et radicaliser la situation. Par le nombre des blessés de part et d’autres, on constate que les forces de l’ordre continuent à faire montre de la même retenue qu’auparavant dans le cantonnement des manifestants. 

 

Alors qu’on ne déplore aucun blessé grave chez les manifestants, un élément de la gendarmerie royale et un autre de la sureté nationale se trouvent dans un état grave et ont été évacués de l'hôpital Mohammed V d'Al Hoceima où ils recevaient les soins nécessaires, sur l’hôpital militaire de Rabat, indique-t-on vendredi, auprès des autorités locales de la province d’Al Hoceima.

 

On relève également que deux véhicules des forces publiques ont été endommagés et incendiés par certains manifestants à Ajdir

 

La décision d’interdire l'organisation d'une manifestation  jeudi 20 juillet dans la ville d'Al Hoceima, est expliquée par le fait, précisent les autorités, qu’aucune des coordinations qui appellent à la manifestation n’a la qualité légale d’organiser ou d’encadrer des manifestations de rue.

 

On note par ailleurs que des journalistes basés aux Nations Unis à New York tentent d’impliquer l’ONU dans la tension de cette ville en questionnant à chaque occasion le porte-parole du secrétaire général de l’organisation sur la position de celle-ci qu’il s’agisse de l’interdiction, des heurts ou de la baisse du débit d’internet en vue de limiter la communication entre les manifestants. Le porte-parole s’est contenté d’indiquer que le secrétariat général suit et rassemble les données sur les évènements.

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