Aya Al-Kahia, une marocaine qui prend soin des réfugiés en Turquie

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Très attirée par l'action humanitaire qui la motive à sillonner les villes turques pour prêter assistance aux réfugiés ayant fui leurs pays ravagés par les guerres et alléger leurs souffrances, la jeune marocaine Aya Al-Kahia est un membre active des organisations humanitaires basées en Turquie dont le Maroc peut être fier.

Malgré sa formation dans le domaine de l'économie et des affaires, Aya, lauréate de l'Ecole nationale de commerce et de gestion de Settat, était arrivée à Istanbul en 2014 pour terminer ses études à l'Université de Bashak Shahir, mais elle s’aperçoit qu'elle est constamment animée par le sentiment d'aider les autres.

"L'intérêt que je porte à l'action sociale n'est pas dû au hasard à Istanbul", a affirmé Aya Al-Kahia dans une déclaration à la MAP, rappelant que depuis sa tendre jeunesse elle s'est imprégnée des valeurs d'aide et d'assistance prévalant dans la société marocaine et s'est intéressée particulièrement aux activités scolaires parallèles et aux actions bénévoles, sociales et artistiques.

L’amour d'aider les autres ne se limite pas seulement à l'action humanitaire au sein des organisations internationales, mais il transcende ce niveau pour présenter les conseils nécessaires aux étudiants marocains qui souhaitent poursuivre leurs études universitaires en Turquie en utilisant pour cela les réseaux sociaux.

Puisque les cours sont souvent programmés le soir, Aya a décidé de suivre des cours de formation dans plusieurs disciplines pendant la journée pour accéder au marché du travail, en tant que responsable régionale des ventes dans plusieurs entreprises multinationales et sites de réseaux sociaux, et en dépit du succès qu'elle a connu dans son parcours professionnel, Aya s'est lancée dans la recherche d'horizons nouveaux qui lui procurent une satisfaction personnelle loin du monde des affaires.

En effet, après avoir passé avec succès un concours organisé en 2016 par une organisation des Nations Unies, Aya a été engagée comme consultante et interprète à l'Organisation internationale pour les migrants (OIM) qui a lui a confié la tâche d'encadrer les réfugiés ayant bénéficié du droit d'asile dans des pays comme le Canada, les Pays-Bas et l'Allemagne et la France.

Avant le départ des réfugiés concernés vers les pays d’accueil, Aya et ses collègues les initient aux lois en vigueur dans ces pays et au contexte culturel et social y prévalant afin de faciliter leur intégration.

Le besoin d'acteurs humanitaires s'est fait sentir après l'accueil par la Turquie de millions de réfugiés notamment syriens (plus de 4 millions de personnes), indique Aya, rappelant que cette situation exigeait l'engagement d'agents polyglottes pour faciliter la communication aux autorités turques et aux responsables des organisations onusiennes, ce qui m'avait permis de travailler dans l'action humanitaire grâce à la maitrise de plusieurs langues à savoir le français, l'anglais et le turc en plus de ma langue maternelle l'arabe, a-t-elle dit.

En 2017, Aya s'est lancée dans une nouvelle expérience avec une autre organisation onusienne dans le cadre du Programme alimentaire mondial (PAM) dans la ville d'Izmir où elle procède à l'étude et à l'analyse des données collectées sur le terrain en plus des services de traduction, d'orientation et de conseils qu'elle assure.

Ce programme d'aide aux réfugiés est le plus important en ce sens qu'il cible 1,5 million réfugiés de différentes nationalités, indique Aya, rappelant que ledit programme, lancé il y a deux ans et demi, octroie une carte bancaire mensuelle aux réfugiés pour l'acquisition des produits essentiels.

Rappelant les difficultés qu'endurent les réfugiés, Aya indique qu'à maintes reprises elle a pensé à abandonner mais le sens de responsabilité et son amour à aider les autres l’ont motivé à continuer sa mission avant d'ajouter qu'elle utilise les nouvelles technologies pour la collecte de dons et toujours des pays comme le Maroc, la France et les Pays-Bas répondent favorablement aux appels d'aide en faveur des réfugiés afin d'alléger leurs souffrances.

Convaincue que ses études ne s'achèvent pas avec un diplôme universitaire, Aya compte préparer un autre master sur "la psychologie et la culture des réfugiés" afin d'approfondir ses connaissances dans ce domaine.

Sans s'inquiéter des risques que cela implique, Aya prévoit également de continuer à travailler en Turquie jusqu’au parachèvement des activités du programme et de s'installer ensuite dans d’autres parties du monde pour contribuer aux efforts d'assistance humanitaire, son unique objectif étant de contribuer à l'allègement des souffrances des réfugiés car cela, affirme-t-elle, me procure une profonde satisfaction personnelle.

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