Banque Mondiale : L’éducation dès la petite enfance en mauvais état

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Dans un article intitulé “Éducation de la petite enfance au Maroc : miser sur une période féconde”, la banque Mondiale explique que réduire la pauvreté au Maroc commence par investir dans le développement de la petite enfance. Cela va de soi, mais cela va mieux en le disant. Ça tombe bien, c’est la rentrée

Pour la Banque mondiale, le manque de programmes pour la petite enfance perpétue l’inégalité. Elle affirme que beaucoup d’études ont démontré que l’investissement dans le développement de la petite enfance peut contribuer à la réduction des inégalités et à briser le cycle de la pauvreté.

L’institution cite le professeur James Heckman qui affirme que « les enfants ayant grandi dans des milieux défavorisés sont non seulement beaucoup moins susceptibles de réussir à l’école et dans la société, mais ils sont également moins susceptibles d’être des adultes en bonne santé ». Selon la BM, des programmes efficaces dédiés à la petite enfance peuvent conduire à une amélioration des perspectives des enfants en les aidant à acquérir les compétences fondamentales dont ils ont besoin pour être plus productifs.

Développement de la petite enfance, le Maroc mauvais élève

La BM indique qu’au Maroc, l’accès à un développement de la petite enfance reflète des écarts importants entre les enfants.

Ainsi, 25 sur mille bébés meurent au cours de leur premier mois, affirme la même source. Elle souligne, toutefois, que l’accès à l’éducation préscolaire a considérablement augmenté au cours des dernières décennies mais elle reste un luxe pour de nombreux enfants au Maroc. L’éducation préscolaire s’est développée au fil des ans principalement dans les zones urbaines, offrant une alternative éducative aux structures plus traditionnelles, y compris le Msid ou le Koutab, indique l’institution.

Cette dernière affirme que ces structures (Msid et Koutab) sont encore répandues au Maroc avec 60% de taux d’inscription durant la période 2015-2016 et enseignent aux enfants les principes et les valeurs de l’Islam, de même que les bases de l’alphabétisation et du calcul. [Faut-il le rappeler, mais dans une étude du professeur Mohamed Chafik, membre de l’Académie du Royaume qui remonte à plusieurs années, établit que ces établissements sont un lieu d’abrutissement NDLR].

Par ailleurs, la Banque Mondiale fait savoir que malgré ces progrès, il existe encore peu d’écoles maternelles surtout dans les zones rurales où elles sont « nécessaires ». Entre 2015 et 2016, seuls 43% des enfants marocains âgés de 4 à 5 ans étaient inscrits à l’école maternelle dans les zones urbaines et 27,9% dans les zones rurales, souligne la banque.

D’un autre côté, la banque indique qu’une étude de l’OCDE a révélé que les parents qui parlent à leurs enfants, qui leur lisent des livres et les aident dans leurs devoirs ont de meilleurs chances de voir leurs enfants performer à l’école. Cependant, au Maroc, une telle implication des parents est rare, surtout dans les familles défavorisées. Ceci est dû, selon la banque, au manque d’éducation des parents, de la grande taille de la famille ou du manque d’information des parents sur les comportements susceptibles d’aider leurs enfants.

La banque estime que le Maroc pourrait avoir de meilleurs résultats économiques et humains à long terme en établissant des normes de qualité pour l’éducation de la petite enfance.