Choléra : La circulaire par laquelle le ministre de la santé a lancé l’alerte

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Alors que l’épidémie du Choléra se propage lentement en Algérie depuis début août, le Maroc a décidé de mettre en place des mesures anticipatives et préventives pour éviter une éventuelle apparition  de l’épidémie dans le royaume

A cet effet, le ministère de la santé a adressé une circulaire aux directeurs régionaux de la santé les appelant à être vigilants et se préparer à la riposte contre le risque de « réémergence du Choléra ».

« Suite à la réémergence de foyers épidémiques du Choléra dans notre région, et étant donné que la réémergence du choléra est considérée par l'OMS comme une menace sérieuse à la sécurité sanitaire, la vigilance et la préparation à la riposte contre la réémergence d'éventuels foyers épidémiques s'imposent », souligne la circulaire.

Le ministère de la santé appelle donc les concernés à renforcer la veille et la vigilance épidémiologiques en :

-Renforçant la surveillance des gastroentérites aigues aussi bien au niveau hospitalier qu’au niveau ambulatoire, et déclarer immédiatement par téléphone tout cas suspect de choléra sur le numéro économique dédié à la veille sanitaire 0801004747

-Déclarant immédiatement et investiguer correctement avec confirmation microbiologique tous les épisodes de toxi-infections alimentaires collectives (TIAC)

-Instaurant au niveau des provinces et préfectures une surveillance syndromique des diarrhées aigües dans les rassemblements de masse (Moussems notamment) ; e Veiller, au niveau des points d’entrée, à la vérification systématique par l'officier de santé la Déclaration Générale de l'Aéronef des vols directs en provenance des pays touchés par le Choléra.

De même, le ministère de la santé appelle à renforcer la sécurité sanitaire de l’au et des aliments de consommation humaine et de procéder, en application du Décret n°2-05-1326 du 25 Juillet 2006 relatif aux eaux à usage alimentaire et en étroite collaboration avec les partenaires locaux concernés, particulièrement les services communaux, au renforcement du contrôle et de l'inspection des systèmes d’approvisionnement en eau potable et des systèmes d'assainissement, ainsi que le contrôle des produits maraichers et des pratiques d'irrigation, et ce, en appliquant ce qui suit :

-Identifier les zones les plus à risque de propagation des maladies hydriques, en se basant sur les données sanitaires existantes, sur les données relatives à l'approvisionnement en eau potable, à la situation de l’assainissement liquide et les pratiques d'irrigation par les eaux usées

-S'assurer que les systèmes d’approvisionnement en eau, mis à la disposition des populations touchées par le manque d’eau potable (citernes, nouveaux points d’eau…etc.) sont conformes aux règles d’hygiène et que ces eaux sont traitées et propres à la consommation humaine

-Renforcer le contrôle sanitaire des eaux destinées à la consommation humaine et des systèmes d’assainissement en donnant une priorité particulière aux réseaux d’eau qui subissent des coupures et aux réseaux des localités ne subissant pas une désinfection régulière

-Renforcer le contrôle, par la commission provinciale / préfectorale, des pratiques d’irrigation des cultures maraichères par les eaux usées

-Renforcer la sensibilisation de la population, en particulier en milieu rural, en matière d’entretien des ressources en eau, de la désinfection et de la conservation de l'eau à domicile ainsi que la désinfection des produits végétaux avant consommation

-Mettre en place une action conjointe avec les différents départements concernés, dans le cadre des comités techniques provinciaux, pour mutualiser les moyens et conjuguer les efforts lors de la mise œuvre des actions d'intervention.

Ensuite, concernant la préparation à la riposte contre l’émergence d’éventuels foyers de Choléra, le ministère propose de :

-Préparer les laboratoires hospitaliers à l’identification du bacille Vibrio Cholerae, les prélèvements seront adressés à l’Institut National d’Hygiène, à l’Institut Pasteur du Maroc et aux centres hospitaliers interrégionaux

-Prévoir des unités d'isolement et de prise en charge des cas au niveau des structures hospitalières

-S’assurer des stocks de sécurité en médicaments nécessaires, particulièrement les sels de réhydratation orale, les sérums physiologiques et les antibiotiques, ainsi que les dispositifs médicaux (intranules, perfuseurs…)

-Organiser des sessions de formation continue sur le diagnostic et la prise en charge des cas de choléra en faveur des professionnels de santé, notamment ceux exerçant au niveau des services des urgences et des laboratoires de biologie hospitaliers ainsi que ceux des établissements de soins de santé primaires. Cette formation doit s’appuyer sur le guide de formation : « prévention et contrôle du Choléra » partagé avec vous sur le réseau WhatsApp et téléchargeable sur le site web du Ministère de la Santé : www.sante.gov.ma.

Enfin, le ministère de la santé appelle à sensibiliser des voyageurs à destination des pays touchés quant aux moyens de prévention et aux signes de la maladie.

Le Choléra, rappelle la circulaire, est une infection intestinale aiguë due à l'ingestion d'eau ou d'aliments contaminés par le bacille Vibrio cholerae. Sept pandémies de choléra se sont produites dans le monde depuis le début du 19èwe siècle et l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a tiré la sonnette d’alarme quant au risque de réémergence de la maladie qui continue à constituer une menace à la sécurité sanitaire. Au Maroc, le choléra est une maladie à déclaration obligatoire, elle a été éliminée en tant que problème de santé publique depuis 1997, grâce aux efforts fournis dans le cadre du programme national de lutte contre les maladies à transport hydrique et aux progrès en matière d’approvisionnement en eau potable et d’assainissement.

 

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