Déraillement du train : des enregistrements vidéo ont-ils été effacés ?

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Les incidents survenus par deux fois le même jour avant l’accident n’ont pas encore livré leurs incidences sur le déraillement du train. Ce sont eux qui ont conduit au transfert du point d’aiguillage de Sidi Boutaieb à Bouknadel

L’enquête judicaire semble avoir dit son mot. La semaine dernière déjà, avec une célérité inhabituelle, le parquet de Salé a fait savoir que le déraillement du train qui s’est produit à hauteur de Bouknadel, entre Rabat et Salé, mardi 16 octobre, a été causé par un excès de vitesse. 158 km/ au lieu de 60. Le conducteur a été inculpé. A quelques encablures de la retraite, il risque jusqu’à 5 ans de prison.

Le présumé coupable, grièvement blessé, a été présenté au juge dans un état lamentable. Si mal en point que le magistrat, compatissant, a demandé qu’on l’installe sur une chaise roulante. Etait-ce nécessaire ?

Malgré cette inculpation, l’enquête judiciaire ne peut suffire à elle seule pour définir les circonstances et la série de faits et d’actes qui accompagnent tout accident de quelque nature que ce soit. Les incidents survenus par deux fois le même jour avant l’accident n’ont pas encore livré leurs incidences sur le déraillement du train. Ce sont eux qui ont conduit au transfert du point d’aiguillage de Sidi Boutaieb à Bouknadel, où s’est produit le déraillement.

D’autres faits, très graves, s’ils s’avèrent, invitent à la prudence, notamment ceux rapportés ce lundi 29 octobre par le quotidien Al-massa’e, selon lequel que des enregistrements vidéo en rapport avec le TR n°9 ont été effacés dans des circonstances indéterminées. Cette opération, toujours selon le quotidien, se serait déroulée en présence des membres de la commission que le directeur général de l’ONCF avait mis en place pour mener l’enquête sur le déraillement.

 C’est précisément ces vidéos que revendique l’inculpé qui clame son innocence indiquant que la signalisation de limitation de vitesse à 60 km/h n’était pas éclairée.

En dehors des circonstances directes du dramatique accident, c’est toute la chaine de formation et de formation continue, des procédures de sécurité, de l’accompagnement des personnes en charge de la conduite des trains et de leur sécurité, tant au plan physique que psychologique, etc. qu’il faut impérativement remonter et passer au peigne fin pour dénicher les anomalies.

Le déraillement du train avait causé 7 décès et plus de cent blessés. Le conducteur a été inculpé pour « homicide et blessures involontaires, » des délits dont les peines sont prévues par les articles 432 et 433 du code pénal. Le conducteur, lui-même grièvement blessé et en état de détention provisoire.

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