Toute gestion efficiente des risques de catastrophes naturelles est tributaire de l'adoption d'une approche holistique, intégrée et prospective, a indiqué, ce lundi 3 avril à Rabat, le ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur, Cherki Draiss.

Dans une allocution à l'occasion de l'inauguration des ateliers thématiques de mise en œuvre des recommandations de l’étude menée par l’Organisation de la Coopération et du Développement Economique (OCDE) autour du thème "la connaissance et l’évaluation des risques liés aux catastrophes naturelles au Maroc", Draiss a relevé que cette approche repose sur la prévention et la proactivité afin d’assurer l'adéquation des ressources humaines et matérielles aux besoins et situations données.

Cette approche vise à assurer la meilleure protection possible des vies et biens et rationaliser les dépenses allouées à ce type de gestion, a-t-il ajouté. Le ministère de l'Intérieur et le ministère délégué auprès du chef du gouvernement chargé des Affaires publiques et de la Gouvernance ont conclu un accord de partenariat avec l’OCDE afin de mobiliser des experts internationaux pour accompagner le Maroc dans la mise en œuvre des recommandations de l'étude réalisée par cette organisation internationale, suivant la demande formulée par les deux ministères depuis moins d'un an sur « la gouvernance des politiques de gestion des risques majeurs au Maroc », et ce afin d’élaborer une feuille de route sur deux années 2017-2018.

Cette étude a donné lieu à une trentaine de recommandations s’articulant principalement autour de l’amélioration de la gouvernance de la gestion des risques, le renforcement des outils de connaissance et d’évaluation des risques, l’adoption de mesures de prévention, de réponse à l’urgence en cas de catastrophes et de reconstruction, a précisé Drais.

Et d’ajouter que cette feuille de route vise à renforcer les capacités des acteurs centraux et locaux impliqués dans la gestion des risques, d’une part, et mettre en place des structures centrales et locales chargées de la gestion de ces risques à l’instar des expériences réussies à l’échelle internationale, de l'autre.

Drais a relevé, dans ce sens, que la feuille de route prévoit l’organisation de quatre ateliers thématiques dédiés à couvrir l’ensemble du cycle de gestion des risques naturels, l’objectif étant d’organiser un dialogue entre les différents acteurs de la gestion des risques, et aboutir à des propositions d’actions sur le terrain.

Les travaux des ateliers thématiques donneront lieu à l’élaboration de quatre guides opérationnels et techniques relatifs à la gestion des risques naturels, à l’instar des pays pionniers en la matière tels que la France, la Grande-Bretagne et la Suisse, a-t-il fait valoir.

Selon lui, l’organisation de cet atelier constitue un pas important vers la consolidation de la stratégie menée par le ministère de l’Intérieur en partenariat avec les différents départements ministériels concernés et avec l’appui de plusieurs partenaires, dont la Banque Mondiale et la coopération suisse, qui accompagnent le royaume dans ce chantier stratégique depuis plusieurs années.

Ce soutien a permis de réussir des étapes importantes, a-t-il noté, mettant en avant les avancées enregistrées dans la mise en œuvre du Programme de gestion intégrée des risques de catastrophes naturelles et de la résilience du pays face à ces risques, et qui a fait l’objet d’un accord de prêt entre le royaume du Maroc et la Banque mondiale en 2016, d’un montant de l’ordre de 200 millions de dollars.

Dans le cadre de ce programme, un appel à projets a été lancé en novembre 2016 pour sélectionner les projets éligibles au financement du Fonds de lutte contre les catastrophes naturelles, de l’ordre de 272 millions de dirhams, a relevé le ministre délégué, ajoutant que 112 projets ont été soumissionnés par différentes entités publiques (collectivités territoriales, départements ministériels, entreprises et établissements publics).

Les porteurs de projets en question ont bénéficié de plusieurs formations organisées à leur profit, afin de les accompagner dans la constitution de leurs dossiers de candidature, a-t-il précisé.

Par ailleurs, un programme de soutien direct au titre de 2016-2017 a été adopté pour une enveloppe de 68 millions de dirhams, et permettra de doter les préfectures et provinces les plus vulnérables en kits de planification face aux risques de catastrophes naturelles.

En outre, un appui sera apporté à la mise en place de structures administratives dédiées et au renforcement des commissions provinciales de prévention des risques pour œuvrer, à l’échelle provinciale, à la conception, la planification, la recherche de financement, au suivi et au monitoring d’actions de prévention et de préparation aux catastrophes naturelles, a-t-il dit.

Cet atelier ambitionne en particulier de présenter la réalité de la connaissance et de l'évaluation des risques naturelles au Maroc, d'identifier les besoins principaux en la matière, de renforcer les capacités des acteurs locaux et nationaux dans ce domaine grâce à la mobilisation de l’expertise de l’OCDE et aux meilleures pratiques internationales, ainsi que d’élaborer un plan d’action afin d’accompagner la mise en œuvre des recommandations de l'organisation, notamment au niveau local.