IADS : une situation alarmante en Afrique

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L'Indice africain de développement social (IADS) est un outil qui présente un potentiel considérable pour mesurer dans le temps les niveaux d’exclusion humaine et les moteurs de cette exclusion, selon la commission économique pour l’Afrique, relevant de l’Organisation des Nations-Unies (ONU).

Appliquant l’approche du cycle de vie, cet indicateur vise à mesurer le niveau d’exclusion humaine en fonction de six principaux aspects du bien-être, qui sont en l’occurrence, la survie, la santé, l’éducation, l’emploi, les moyens de subsistance et la vie décente.

L’accent est ainsi mis sur l’impact qu’une gamme de facteurs et interventions politiques contextuels peut avoir sur la réduction de l’écart entre les nantis et les démunis sur le continent.

Permettant aux pays d’appréhender des différences liées au sexe et à la situation géographique, l’IADS offre un outil simple et intuitif pour préconiser des politiques et des programmes axés sur la promotion d’un développement plus inclusif et équitable en Afrique.

Cet indice, testé dans cinq pays africains (Cameroun, Kenya, Maroc, Sénégal et Zambie) et mis en œuvre dans 43 autres, ainsi que dans neuf communautés économiques régionales (CER), révèle six principaux constats clefs.

Le premier constat porte sur la mortalité infantile, due principalement à des maladies évitables, touche 6,9 millions d’enfants dans le monde. En Afrique (Hors Afrique du Nord), un enfant sur neuf meurt avant l’âge de 5 ans, soit une proportion 16 fois plus élevée que la moyenne des pays développés.

Le deuxième message de l’IADS est en relation avec la malnutrition des enfants et ses répercussions sur leur développement cognitif et physique.Deux enfants sur cinq de moins de 5 ans en Afrique sont actuellement en retard de croissance.

S’agissant du troisième constat, il traite de l’analphabétisme qui touche plus de 50% de la population jeune en Afrique, soit 133 millions individus, dont la plupart sont des femmes.

La quatrième constatation porte, quant à elle, sur le fléau du chômage des jeunes qui a atteint 20% sur le continent africain en 2015. La région de l’Afrique du Nord a enregistré le taux le plus élevé avec 30% des jeunes chômeurs, une femme sur deux y est également sans emploi.

Le cinquième point de cet indice est la pauvreté qui est encore plus accrue actuellement qu’en 1990, les estimations faisant état en 2015 de quelque 347 millions de personnes qui vivent encore avec moins de 1,90 dollar par jour.

Le dernier message de IADS porte sur l’espérance de vie en Afrique qui reste bien en deçà de la moyenne mondiale de 76 ans.

Pour rappel, l’indice africain de développement social en Afrique est un outil mis au point par la Division des politiques de développement social de la Commission économique pour l’Afrique. Il répond à une demande particulière des États membres africains, exprimée à la deuxième réunion du comité du développement humain et social en 2011, de disposer d’un indicateur d’exclusion sociale spécifique à l’Afrique.

Cet indicateur devrait accroître les engagements mondiaux et régionaux dans le domaine du développement social, s’agissant notamment des objectifs de développement durable et de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine, dans lesquels les questions d’équité et d’inclusion occupent une place de choix.

L’application de cet outil est dirigée par des équipes nationales de mise en œuvre-qui comprennent, entre autres membres, des experts des ministères de l’économie et des finances, des ministères de la planification, des ministères des affaires sociales et des bureaux nationaux de statistique.

Le déploiement de l’IADS sur le continent devrait faciliter le partage des connaissances et renforcer les capacités nationales d’analyse statistique et de planification des politiques sociales.

 

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