Jerada : Un mouvement déçu et un bilan plus que mitigé

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Le Mouvement Damir et les activistes du mouvement de protestation revendicative de Jarada et région ont tenu jeudi 22 novembre une conférence de presse pour faire l’évaluation des développements qu’a connus le dossier.   

Après un historique du mouvement de protestation qui se sont déclenchés en décembre 2017 à la suite de la mort tragique d’ouvriers des « Sandriates », des puits artisanaux dont l’exploitation représente une source de revenu pour nombreux jeunes de la région, les coordinateurs du mouvement soutenu par le mouvement Damir ont rappelé que les revendications se sont cristallisées essentiellement autour de l’exemption de la population du paiement des factures d’eau et d’électricité, l’application du principe de la reddition des comptes aux responsables de la détérioration de la situation dans la province, l’adoption d’une alternative économique appropriée à la province de Jerada ainsi que la mise en place de solutions structurelles à la problématique du chômage dans la région.

Les contacts des acteurs politiques, syndicaux, associatifs et les responsables provinciaux auxquels ont aboutis luttes sociales, n’ont pas été concluants, selon la coordination de Damir et les activistes du Mouvement.

La lutte ne s’étant pas arrêtée à ce stade, il s’en est suivi une rencontre avec le ministre de l’énergie et des mines au cours de laquelle il s'est engagé à retirer les licences (agréments) relatives aux minerais, à assurer la création de 10 000 (dix mille) postes d’emploi, à sanctionner les responsables de la situation déplorable dans laquelle se trouve la province et à procéder à l’ouverture d’une enquête sur l’héritage laissé par Les Charbonnages du Maroc, en plus de la résolution du problème du camping de la municipalité de Jerada à Saidia, de la reprise de travail par les techniciens au niveau de la centrale thermique de Jerada et de la recherche de solutions appropriées au problème de l’eau et de l’électricité.

Une autre rencontre, cette fois-ci avec le ministre de l’agriculture et de la pêche maritime a été conclue par l’engagement du ministre à réhabiliter 3.000 ha (trois mille) de terres dont 2.000 au profit des travailleurs des « Sandriates » et 1.000 hectares aux-ayants droits. Il s’est engagé également à créer des postes d’emploi pour les jeunes de la province et à sanctionner les responsables de la situation instable dans la province.

La visite, par la suite, du chef du gouvernement à Oujda, consacrée au programme de développement de la province de Jerada a donné lieu à plusieurs engagements dontla création de quatre usines dans la ville de Jerada et d’une usine de laine à Ain Bni Mathar, la mise en place de projets sociaux et culturels dans la province ainsi que l’aménagement de 3.000 hectares au profit des habitants de la province.

La coordination qui rappelle que tout au long de cette période les manifestations pacifiques se sont poursuivies, a indiqué qu’en janvier 2018, le ministre de l'Énergie et des Mines a fait la promesse du retrait des licences (agréments) au niveau de la province de Jerada (relatives au charbon à Jerada et du minerais à Touisset et Boubker), de la création de 10.000 postes d’emploi et la mise en place de solutions réalistes au problème de l’eau et de l’électricité.

Le même mois ce fut au tour du ministre de l’agriculture et de la pêche maritime de reprendre à son compte les engagements du chef du gouvernement relatifs à la réhabilitation de 3.000 hectares au profit des habitants de la province et la création de postes d’emploi.

Au début du mois de mars et « contre toute logique » selon la coordination, et alors que les « efforts des activistes du mouvement de protestation pacifique s’engageaient dans une interaction positive sur fond des promesses faites par les responsables tout en préservant le caractère pacifique du mouvement de protestation », les militants ainsi que les habitants ont été surpris par les événements du 14 mars « dont ont été victimes plusieurs innocents parmi les habitants de la ville et qui a conduit à l'arrestation et à la poursuite de plus de 76 détenus. »

À cet égard, « le mouvement de protestation pacifique et ses militants et avec eux la population de Jerada, tout en affirmant leur solidarité avec les victimes innocentes de ces événements et en demandant leur libération, avec le respect dû aux décisions de la justice », considèrent que « ceux qui se tiennent derrière l’aggravation de cette situation dans le but de délégitimer les revendications de la population et de la faire taire, ne sont que des lobbies locaux et régionaux qui sont habitués à bénéficier abusivement des richesses de la région en collusion avec un certain nombre de responsables et d’élus locaux, ce qui leur fait porter par conséquent l’entière responsabilité des violences et de ce qui s’en est suivi. »

Déçus des résultats de cet effort de concertation, les responsables du Mouvement assurent que « le bilan [est] totalement insatisfaisant. Les engagements gouvernementaux pris envers la région et ses habitants, il a été malheureusement enregistré un blocage quasi-total dans le traitement des problèmes en suspens. »

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