La journée pour l'abolition de l'esclavage déguisé dans ses formes modernes

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Rabat, - Le Maroc célèbre ce lundi, à l'instar de la communauté internationale, la Journée internationale pour l'abolition de l'esclavage qui constitue une occasion pour mettre la lumière sur cette pratique déshumanisante déguisée aujourd'hui sous des formes modernes, telles que le traite des êtres humains, le travail forcé ou l'exploitation sexuelle.

L’objectif de cette Journée, selon l’Organisation des Nations Unies (ONU), est d’éradiquer les formes contemporaines d’esclavages telles que la traite d’êtres humains, l’exploitation sexuelle, le travail des enfants, les mariages forcés et le recrutement forcé d’enfants dans les conflits armés.

L’esclavage n’est pas seulement un vestige du passé, poursuit l’ONU, mais une réalité tristement actuelle. Selon l’Organisation internationale du Travail (OIT), il y a actuellement plus de 40 millions de victimes du travail forcé dans le monde. Cette réalité, contre laquelle nous devons faire face sans relâche, implique des situations d’exploitation qu’une personne ne peut refuser ou quitter en raison de menaces, de violence, de contraintes et/ou d’abus de pouvoir.

"La traite transatlantique des esclaves a beau avoir pris fin au XIXe siècle, l’esclavage n’a pas pour autant disparu. Il a pris d’autres formes, qui subsistent encore aujourd’hui : servage, servitude pour dettes, travail forcé et travail servile pour dette, traite de femmes et d’enfants, esclavage domestique et prostitution forcée, y compris d’enfants, esclavage sexuel, mariage forcé et vente d’épouses et travail et servitude des enfants, entre autres", déclare le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, à cette occasion.

"En cette Journée internationale, j’exhorte tous les États à ratifier et appliquer les instruments juridiques pertinents, et à coopérer pleinement avec le Rapporteur spécial sur les formes contemporaines d’esclavage", a-t-il dit, appelant, en outre, tous les États Membres de l’ONU de contribuer généreusement au Fonds de contributions volontaires des Nations Unies pour la lutte contre les formes contemporaines d’esclavage, qui a déjà aidé des milliers de victimes à reconstruire leur vie et à retrouver leur dignité.

Au niveau national, le Maroc a engagé plusieurs efforts sur le plan législatif pour empêcher la traite des personnes et ce, à travers l’adoption en juin 2016 du projet de loi 27-14 relatif à la lutte contre la traite des êtres humains.

Ce projet de loi, qui intervient en application d'une nouvelle politique nationale dans le domaine de la migration et d'asile, s’assigne pour objectif d’aligner la législation marocaine sur les normes internationales dans ce domaine en relation notamment avec les protocoles relatifs à la lutte contre la traite des êtres humains.

Ce texte, qui s'inscrit dans le cadre des recommandations du rapporteur spécial des Nations Unies sur la traite des êtres humains, comprend des définitions larges de la traite des êtres humains et les concepts de l'exploitation et de la victime, conformément aux orientations adoptées à l'échelle internationale, notamment le Protocole de Palerme.

Célébrée le 2 décembre de chaque année, Cette Journée internationale, qui commémore l'adoption le 2 décembre 1949 par l'Assemblée générale des Nations Unies de la Convention pour la répression et l'abolition de la traite des êtres humains et de l'exploitation de la prostitution d'autrui, constitue également une occasion pour rappeler que la traite des êtres humains n’appartient pas qu’au passé. Sur tous les continents, des millions d’individus, dont des enfants et des femmes, en sont victimes.

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