La relation patient - psy

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Souvent, en thérapie, on se demande si nous ne sommes pas en plein transfert, si nous n’avons pas dépassé les limites de cette relation, si nous nous ne sommes pas égarés. Mais il faut savoir que les psychologues sont formés et qu’ils ont pour mission de garder la distance nécessaire avec l patient. Et si, malgré tous les efforts pour ne pas « juger » son psy, les incertitudes persistent, sachez qu’après quelques mois de thérapie, il s’ensuit toujours une impression qu’un psy est « faussement ami », et c’est normal, c’est ce que les psychanalystes veulent que vous sachiez

Certains patients disent tout, d’autres ne disent rien. Tout dépend de la personne et de son histoire. Le psychiatre lui, doit jouer le rôle d’un confident, sans en tirer avantage et en restant bienveillant.

Et une psychanalyse qui porte ses fruits, c’est souvent lorsqu’il y a transfert. Mais d’abord, qu’est-ce que le transfert ? Selon le site Wikipedia, « le transfert en psychanalyse désigne un processus au cours duquel des sentiments ou des désirs inconscients envers, le plus souvent, les parents, se trouvent reportés sur une autre personne, dans la situation analytique sur l'analyste ». Ainsi, le transfert, c’est lorsque le patient met, à la place du psychanalyste, les différents acteurs de son histoire. Les individus jouant un rôle dans sa vie sont désormais représentés par le thérapeute. Il est « eux ». Et ce qui a de bon là-dedans, c’est qu’il fait vivre à ce psy les différentes émotions et affects de son vécu, et permet ainsi le contre-transfert, l’analyse.

Mais plus le temps passe, plus on entame la psychanalyse, et plus le patient a l’impression que son médecin est un ami, même si ce n’est pas le cas. Car face à un ami, on ne veut pas se sentir seul, on espère être en « compagnie ». Tandis que face à un psy, on devient responsable. Un psy c’est quelqu’un qui est « prêt à accueillir vos maux, vos balbutiements, et qui sait mettre une frontière entre sa vie personnelle et la vôtre ». C’est ainsi que parfois, le psychanalyste tente de nous expliquer, subtilement, la différence entre cet ami et un thérapeute. Et de cette conversation née l’impression qu’un psychanalyste est toujours « faussement ami ». C’est cela un bon psy. Et malgré tout, les transferts deviennent parfois ressemblants à de « l’amour ». Mais à ce moment là, c’est au médecin de délimiter le contexte de la psychanalyse, pour que cela ne devienne ni un défi, ni une obsession.

Par ailleurs, il faut savoir que le psychanalyste reste un être humain, il peut aussi ressentir de l’empathie, des sentiments, il peut s’attacher à des patients. Et il ne faut pas s’en méfier outre mesure.

L’empathie, le patient aussi peut la ressentir : Lors de la première rencontre avec le psychothérapeute par exemple. Au premier rendez-vous, le cadre joue un rôle, et souvent, on éprouve des difficultés à en saisir la cause. Souvent donc, on peut s’attacher à un psy, simplement parce que le mobilier et la déco nous sont familiers, ils nous rappellent notre enfance, ou encore notre mode de vie. Les odeurs ont également leur importance ; L’odeur du café, du thé, ou encore celle d’un parfum d’ambiance.

De même, du côté du psychanalyste, le choix de travailler ou non avec un patient dépendra de facteurs subjectifs. Suivant les raisons intimes pour lesquelles un thérapeute a choisi de faire ce métier, il décidera si oui ou non il y a résonnance dans son esprit.

En tout cas, la relation psy-patient est paradoxale : Tandis qu’elle est des plus protocolaires ; Tarifs, horaires précis, rendez-vous précis, distanciation, transfert, elle n’en est pas moins en même temps celle où nous sommes souvent le plus « nous-mêmes ».

Un conseil, gardez à l’esprit que plus vous êtes ouvert à l’apprentissage, plus votre thérapie a des chances de réussir. Il ne faut pas se fermer sous prétexte que son psy n’est pas réellement un ami, un proche et qu’il nous le fait savoir. Il faut tout lui dire, sans détruire les fondements même de la thérapie, c'est-à-dire le recul et la distanciation vis-à-vis de son thérapeute et du sujet. Il faut garder sa relation aussi fluide et limpide que possible, sans pour autant garder ses secrets pour soi. Néanmoins, un avertissement, pour garder confiance, essayez de bien choisir votre thérapeute, car la confiance et la clé de la guérison.

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