La RSE sujet de rencontre à l'université internationale de Rabat

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Des universitaires et juristes étaient en conclave, ce mardi 2 mai à Rabat, à l'occasion d’une table-ronde organisée sous le thème « la responsabilité sociale des entreprises (RSE) : enjeux et perspectives ».

Les participants à cette rencontre, tenue à l'Université internationale de Rabat (UIR) ont appelé à envisager la RSE en tant que mode alternatif du contrôle, à même de mettre en place un équilibre entre pouvoir et contre-pouvoir dans le système de gouvernance des entreprises.

Les intervenants ont souligné l'importance de la RSE dans la rénovation des droits des sociétés commerciales, en évitant que l’équation de gouvernance n’équivaut à une relation "en vase clos" entre dirigeants et actionnaires.

A cet égard, ils ont fait savoir que la RSE n’est pas une déclaration d’intention destinée à donner un effet marketing et servir l’image de l’entreprise, mais un dispositif de changement juridique profond qui a des effets juridiques palpables.

S’exprimant à cette occasion, le directeur de l’Ecole de droit de l’UIR, Ali Hassani Sbai, a indiqué que les entreprises sont évaluées non seulement par rapport à leur capacité à faire profit, mais également en fonction de leur capacité à façonner positivement l’environnement dans lequel elles sont implantées.

Les entreprises sont amenées à développer des interactions positives avec leurs parties prenantes et à valoriser et promouvoir le capital humain qui les anime, a relevé Sbai notant que les profondes mutations que connait la gouvernance des entreprises, interpelle les sociétés marocaines sur leur capacité à s’adapter à ces nouvelles exigences du marché mondial.

Pour sa part, le directeur de Groupe VIGEO Maroc Fouad Benseddik a souligné que la majorité des grandes entreprises marocaines sont conscientes du fait qu’une démarche de responsabilité sociale bien structurée est la meilleure façon de susciter la confiance et de dialoguer avec les investisseurs et les acteurs sociaux, même les plus exigeants.

Le directeur de cette agence dont la mission est de noter en matière de RSE les entreprises, a fait remarquer que cette responsabilité se traduit par l’intégration de repères éthiques dans le monde de l’entreprise qui semblait voué à être régi uniquement par la logique du profit, indiquant que cette approche ne peut être mondialisée étant donné que l’éthique change d’un pays à l'autre.

La logique instrumentale tend quant à elle à faire du profit une fin en soi et n’offre pas, par elle-même, les valeurs et les finalités qui permettraient de résister aux tentations de l’argent, créant ainsi une tension entre les deux logiques à savoir agir en conviction ou en responsabilité, a appuyé Benseddik.

De son côté, Selma Sbai, professeur universitaire à la faculté des sciences juridiques et économiques Mohammed V, a affirmé que la RSE n’est pas une révolution extrémiste visant à nier ou encore moins à occulter la proportion naturelle nécessaire de l’entreprise à être rentable, mais elle permet de créer et générer la richesse.

Cet outil est à même de tempérer la gouvernance dans ce qu’elle peut avoir d’excessif en ouvrant l’équation de la gouvernance à des contre pouvoirs de nature partenariale et en envisageant l’entreprise comme une entité juridique et économique autonome.

 

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