Le Roi siffle la rentrée, les choses sérieuses commencent

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Fini les vacances. Jeudi après-midi, les drapeaux nationaux flottant sur l’avenue Abderrahim Bouabid à Rabat, menant de l’Agdal à Témara via Hay Riad, et la fébrilité sécuritaire indiquaient qu’une activité royale importante allait avoir lieu. Durant l’été, on a vu le souverain à deux reprises : les discours du Trône et celui du 20 août qui ont agité le bocal politico-socio-économique, empêchant plus d’un de bronzer dans la béatitude. Ils vont enfin connaitre le début concret de leur aboutissement. Remaniement gouvernemental, installation de la grande commission en charge du nouveau modèle de développement et chambardement dans les hauts de responsabilité qui promet de ne pas être une simple parie de chaises musicales. Le Roi Mohammed VI veut une nouvelle élite « dotée de l’audace et du génie nécessaires pour proposer des solutions adaptées ». Une vraie compétition pour les imaginations fécondes. Pour bien souligner l’impératif de quitter les sentiers battus, il a choisi un centre de formation professionnelle, une de ces unités qui se trouvent au cœur du grand projet éponyme dont le souverain a retoqué deux versions avant de valider la troisième. La sémantique de ce lancement de la rentrée à Témara ne se prête pas aux subtilités de l’interprétation. Une seule signification : fini le bricolage ! 

Témara - le Roi Mohammed VI a procédé, jeudi, au Centre de formation dans les métiers de l'hôtellerie et du tourisme, au quartier Guich Loudaya à Témara, au lancement officiel de l'année pédagogique 2019-2020. Tout un symbole.

Le souverain a présidé, à cette occasionn,l a cérémonie de présentation des données relatives au bilan et aux dernières avancées de la réforme du système de l'éducation et de la formation, notamment les nouveaux mécanismes d’orientation adoptés cette année et qui prennent en compte les capacités et les affinités de l’apprenant.

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Ce geste royal, hautement symbolique, témoigne de la place de choix qu'accorde le Souverain au secteur de l’enseignement et Son action constante en faveur du renforcement du système éducatif et de la consolidation du secteur de la formation professionnelle, considérés comme base du développement, clef d’ouverture et de promotion sociale et gage de protection de l’individu et de la collectivité contre les fléaux de l’ignorance et de la pauvreté.

Le Roi a par ailleurs visité des ateliers du Centre de formation dans les métiers de l'hôtellerie et du tourisme, réalisé en partenariat avec la Fondation Mohammed V pour la solidarité et inauguré par le Souverain le 15 juillet 2014.

A cette occasion, le ministre de l’Éducation nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, M. Saïd Amzazi, a présenté au souverain les données relatives au bilan et aux dernières avancées de la réforme du système de l'éducation et de la formation, soulignant que les programmes et mesures prévus au titre de cette réforme ont enregistré, selon le ministre, des taux de réalisation très satisfaisants, notamment au niveau du soutien à la scolarisation, de la lutte contre la pauvreté et la précarité, de la mise en œuvre du Programme national de l'éducation inclusive et de la mise en place d’un système national d’orientation précoce.

Les avancées enregistrées par le programme de généralisation et de développement de l’enseignement préscolaire font ressortir que la moyenne nationale des enfants ayant intégré l’enseignement préscolaire au titre de l’année 2018-2019 s’est établie à 55,8 pc, et que ce taux a pu être atteint grâce à l’inscription de 100.672 enfants supplémentaires et à la création de 5.833 nouvelles classes.

Ce taux devra s’établir à 67 pc en 2021, avec une généralisation de l'enseignement préscolaire pour les enfants âgés de 4 et 5 ans à l’horizon 2027 et une intégration de la catégorie d'enfants de 3 ans à partir de l’année 2028.

Les chiffres du ministère

Formation de 11.138 éducateurs et éducatrices, ainsi que de la publication d’un kit pédagogique destiné à l’amélioration de la qualité de l’enseignement préscolaire.

Elargissement de la base des bénéficiaires du programme "Tayssir" d’appui financier conditionnel, grâce notamment à l’adoption du Régime d'assistance médicale (RAMED) dans la sélection des familles éligibles. Ce programme a bénéficié à 1.800.000 élèves au titre de l’année scolaire 2018-2019 contre 706.359 au titre de l’année 2017-2018.

Augmentation de la dotation quotidienne réservée aux cantines et internats pour bénéficier à 1.701.877 élèves au titre de 2018-2019, la mise en place d’un programme d’amélioration des services de restauration scolaire, et la création de 12 nouveaux internats disposant de services de restauration.

Transport scolaire : 271.057 élèves ont pu en bénéficier au cours de l’année 2018-2019, ce chiffre devrait s’établir à 325.000 en 2020-2021.

Prestations sociales au profit des étudiants de l’enseignement supérieur et des stagiaires de la formation professionnelle : l’offre d’hébergement a été consolidée grâce à l’ouverture, en partenariat notamment avec le secteur privé, de 8 cités et résidences universitaires (9.294 lits) et de 5 restaurants universitaires, soulignant que des travaux de construction et d’élargissement de 18 cités et résidences universitaires (12.798 lits) et de 4 restaurants universitaires sont en cours de réalisation.

2018-2019 a connu également l’ouverture de quatre internats (500 lits) et restaurants au profit des stagiaires de la formation professionnelle et l’octroi de 35.000 bourses. A note aussi le renforcement du réseau des écoles communautaires, avec la construction de 29 écoles dont 9 écoles ont été ouvertes à l’occasion de la nouvelle rentrée scolaire, ainsi que de celui des écoles de deuxième chance de nouvelle génération, dont 30 seront ouvertes au titre de l’année 2019-2020.

Lancement du Programme national de l'éducation inclusive au profit des enfants en situation de handicap qui vise à permettre aux élèves à besoins spécifiques de bénéficier des mêmes opportunités que les autres enfants, que ce soit au niveau des infrastructures, des accessibilités ou au niveau éducatif à travers les programmes scolaires et leur contenu.

Création, en partenariat avec le ministère de la Jeunesse et des Sports, d’une filière "sport-études" au niveau de l’enseignement secondaire et universitaire, l’amélioration de la maitrise des langues étrangères, la promotion de la qualité de l’enseignement au niveau des établissements privés de formation professionnelle et d’enseignement supérieur.

Les 3 piliers du concept des cités des métiers et des compétences

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Dans son exposé devant le Roi Mohammed VIs, la directrice générale de l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT), Mme Loubna Tricha a présenté un exposé sur l’état d’avancement du Programme des Cités des Métiers et des Compétences (CMC), colonne vertébrale de la nouvelle feuille de route pour le développement du secteur de la formation professionnelle, arrêtée en exécution des Hautes Orientations et présentée devant le Souverain le 4 avril dernier.

Ce programme vise à inaugurer une nouvelle génération d’établissements de formation professionnelle, favorisant l’employabilité des jeunes, la compétitivité des entreprises et la création de valeur localement d’une part, et catalysant la conduite de changement vers un dispositif national de formation professionnelle, homogène et plus performant.

Il prévoit, à ce titre, la réalisation de 12 Cités des Métiers et des Compétences, une pour chacune des régions du Royaume, qui apporteront une capacité de 34.000 places pédagogiques, avec un taux d’hébergement de 16 pc. Huit antennes seront rattachées à ces cités, notamment les 2 Instituts de Formation dans les métiers de la Santé de Rabat et Casablanca, les 5 pôles "agriculture" des régions de l’Oriental, Souss-Massa, Fès-Meknès, Beni Mellal-Khénifra et Rabat-Salé-Kénitra, en plus de l’institut du tourisme en cours de construction à Dakhla.

Le concept des cités des métiers et des compétences repose sur trois piliers fondamentaux, à savoir des espaces pédagogiques modernes, une ingénierie de formation actualisée, et un capital humain valorisé.

Ces trois piliers sont portés par le socle de la nouvelle gouvernance en Sociétés de Gestion, permettant un rapprochement effectif entre l’opérateur de formation, l’entreprise et la région ; et conférant à la Cité des Métiers et des Compétences l’agilité et la souplesse de gestion nécessaires pour s’adapter dans la durée, aux besoins d’un marché en perpétuelle évolution,

L’offre cible nationale sera ainsi caractérisée par une palette de 11 Secteurs, offrant 449 filières de formation, dont 29 pc nouvellement créées et 24 pc actualisées.

Les cités seront délivrées en trois lots, respectant l’engagement de démarrage de la formation entre la rentrée 2021 et la rentrée 2023.

Les 3 régions Souss Massa, Lâayoune Sakia El Hamra et l’Oriental verront ouvrir leurs cités à partir de la rentrée 2021, a-t-elle indiqué, notant que le régime de croisière sera atteint en 2022 avec le démarrage de 5 nouvelles cités au niveau de Rabat-Salé-Kénitra, Tanger-Tétouan-El Hoceima, Beni Mellal-Khenifra, Draa-Tafilalet et Guelmim-Oued Noun.

La rentrée 2023 sera marquée quant à elle par l’achèvement de la réalisation du programme, avec l’ouverture des cités de Casablanca-Settat, Fès-Meknès, Marrakech-Safi et Dakhla-Oued Dahab.

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