L’année sabbatique forme la jeunesse

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 Au Maroc comme ailleurs, dans les pays non anglo-saxons, il faut désormais apprendre à se réconcilier avec son parcours atypique. Et ce serait dommage si les recruteurs n’arrivaient pas à trouver une voix unanime face à ce type de parcours qui sort du commun

Le tour du monde, c’est bien connu depuis plusieurs siècles déjà. Il est devenu aujourd’hui conseillé de l’entreprendre avant d’entrer sur le marché du travail. S’engager dans un voyage pareil est une chose plus facile qu’avant. Désormais, même le coût d’un tel voyage est plus décent, même s’il reste élevé : il avoisinerait les 14 500 euros. Le tour du monde s’effectue généralement à 27 ans et peut s’effectuer sur un thème culturel (peinture, musique, architecture, littérature etc.) ou commercial (hôtels, golfs, achats…)

Une année sabbatique, pourquoi pas ?  Un tour du monde, encore mieux. Il reste tout de même à démontrer, après une année sabbatique, que l’année n’a pas été futile, sans valeur ajoutée et sans acquis pour la personne. Car souvent, c’est après avoir fini ses études que l’on prend une année sabbatique pour voyager. Les recruteurs ont de plus en plus de facilités à comprendre un tel choix. Mais c’est toujours au futur employé de tourner cela à son avantage pour convaincre de son employabilité.

Il s’agirait donc de bien vendre son année sabbatique sur son CV. Et au final, parfois, un tour du monde n’est ni plus ni moins qu’un break pour certains recruteurs. Et c’est dommage, car les voyages forment la jeunesse. D’ailleurs cette génération n’entre pas dans le moule du monde de l’entreprise au même titre que celles qui la précèdent.  Cette génération est un petit peu plus blasée, un peu plus désabusée de cet esprit là. Elle a surtout soif d’expérience… d’aventure.

Pour certains bosses, c’est un atout. Car cela voudrait dire qu’il y a un projet personnel qui a initié leur aventure. Que leurs motivations vont peut-être au-delà des perspectives habituelles. Que leur courage va au delà du monde de l’entreprise, que leur savoir-être est plus humain, plus profond. C’est donc unanimement qu’on décide : Il ne faut pas cacher cette année sabbatique. Au contraire, il faut la mettre en valeur. Il faut démontrer à son futur employeur qu’on a appris des choses, comme une langue étrangère, une culture différente, un loisir, un sport, une philosophie etc.

Il faut aussi souvent mettre en valeur les objectifs fixés au départ, les moyens pour y parvenir, et les résultats obtenus ; Oui il faut opter pour la transparence, c’est l’apprentissage d’un savoir-être qui doit en ressortir.

Mais c’est d’avantage un « truc » répandu dans le monde anglo-saxon, où il est bel et bien conseillé de s’engager dans un voyage avant d’entrer sur le marché du travail. Un voyage pour se former, pour entreprendre, pour apprendre la planification, la gestion d’un budget, la capacité d’intégration à un groupe de travail. Et c’est dommage que ce ne soit pas si répandu dans les autres régions du monde.

Pour reprendre ce modèle au Maroc par exemple, ce qui n’est pas à la portée de tout le monde, il va falloir savoir démontrer toutes les qualités qui nous ont permis de monter ce projet de voyage, l’autonomie acquise, et la débrouillardise dont on a dû faire preuve pour financer notre projet de voyage (les petits jobs qu’on a exécutés par exemple).

Au Maroc comme ailleurs, dans les pays non anglo-saxons, il faut désormais apprendre à se réconcilier avec son parcours atypique. Et ce serait dommage si les recruteurs n’arrivaient pas à trouver une voix unanime face à ce type de parcours qui sort du commun.

D’ailleurs ils seront de plus en plus nombreux à avoir choisi une telle voie, et les employeurs vont devoir se mettre d’accord, car on ne change pas une génération… Bientôt, les plus jeunes remplaceront les plus vieux, et cela permettra peut-être pour de bon, de trouver d’excellents profils, « à l’anglo-saxonne » !

Il existe aussi des années sabbatiques qui ne riment pas avec voyage. Certains ont désiré trouver le temps pour un loisir, une activité favorite, ou tout simplement pour retrouver la forme et le moral. Il peut être question donc d’un trou dans le CV… Dans ces cas là, il faut indiquer qu’on est resté actif et informé sur son secteur. Il sera plus question ici de démontrer que l’on est averti, et qu’on en a même profité pour prendre de l’avance sur les dernières tendances qui touchent à notre domaine, qu’on en a profité pour « se renseigner » au maximum.

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