Maroc : L’enseignement préscolaire, un leurre

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Il est devenu, selon plusieurs professionnels de l’éducation des jeunes enfants, inenvisageable d’accepter le simple gardiennage des enfants, les faisant ainsi tout bonnement patienter avant d’aller à l’école. Cela reviendrait à leur inculquer des habitudes de passivité, de soumission et d’absence de créativité

Le Maroc connaît, en dépit de son évolution dans d’autres secteurs, de grandes difficultés dans le domaine de l’éducation. Et malgré le fait que le gouvernement marocain insiste aujourd’hui sur l’importance de l’éducation dès la petite enfance, le peu de moyens mis en œuvre et les faits empiriques sont là pour nous rappeler que les enfants, en bas âge surtout, ne disposent toujours pas de cadres adaptés à 100%, ni d’enseignants formés pour leur transmettre ce qui est essentiel à leur développement psychologique et cognitif.

Quand beaucoup de familles assurent qu’elles ne comptent pas sur la crèche, ni sur l’école maternelle pour apporter les avantages, les « plus » dont l’enfant a besoin, il est amer de constater que d’autres familles ne possèdent pas de recours à cet organisme qu’est l’école, car elles n’ont, en fait, elles-mêmes pas grandi dans un contexte socio-éducatif favorable. Et quand bien même la famille est instruite et avertie, il est important de savoir que c’est dans cette institution qu’est l’école, que s’acquièrent le plaisir de l’effort personnel, et l’affranchissement de l’enfant vis-à-vis de sa petite famille.

Malgré les efforts de part et d’autre,  les pratiques persistent dans la direction opposée à celle du bien de l’enfant. Or, ces acteurs de l’institution éducative se doivent de remplir une tâche bien précise, celle d’enseigner le langage, la découverte du monde et de la vie en groupe, ainsi que le sens des responsabilités. Ce type d’éducation est nécessaire et peut apporter de nombreux bienfaits aux adultes que ces enfants seront plus tard. Une éducation habile dès la maternelle, et même dès la crèche, peut amener ces enfants à connaître bien des privilèges. Elle peut réduire les risques en matière de santé, de délinquance, de violence, d’exclusion et aider l’enfant à devenir un citoyen responsable, connaissant ses droits, ses devoirs, et ses responsabilités.

Désormais, il est crucial d’engager des éducateurs et éducatrices qualifiés et professionnels. Car ceux-là même ont une responsabilité sociale, celle de préparer les jeunes enfants à la scolarité obligatoire. Ce devoir exige une vision qui soit aussi limpide que possible et une formation solide et continue.

Aujourd’hui, en 2017, il est devenu, selon plusieurs professionnels de l’éducation des jeunes enfants, inenvisageable d’accepter le simple gardiennage des enfants, les faisant ainsi tout bonnement patienter avant d’aller à l’école. Cela reviendrait à leur inculquer des habitudes de passivité, de soumission et d’absence de créativité.

D’autre part, le préscolaire a des bienfaits également sur la famille de l’enfant. En le mettant dans une crèche, notamment, où le jeune enfant apprend réellement des choses, et en y plaçant une certaine confiance, la famille va se voir libérée, et ainsi, va pouvoir rétablir l’ordre dans le foyer (En travaillant ou en s’occupant de soi et de son bien-être).

Néanmoins, avouons que les parents sont moins dupes qu’on le croit, souvent pour ne pas dire presque tout le temps, c’est la contrainte professionnelle qui  les oblige à mettre leur progéniture dans les crèches.  Il n’en demeure pas moins qu’ils espèrent de celle-ci  qu’elle puisse contribuer à la sociabilisation de leurs enfants en se faisant des amis et en apprennant à vivre au milieu d’autres enfants de leur âge. Et ces parents, qui anticipent toujours le bien-être de leur enfant, savent qu’au-delà de cet objectif, il n’y a pas vraiment de fondements à l’enseignement préscolaire. C’est dommage en tout cas, car les parents ne demandent pas grand-chose, si ce n’est un peu d’équilibre pour leur enfant, pour son avenir.  

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