Naufrage du navire italien en direction de Casablanca

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Après deux jours d'incendie et l'évacuation des 27 personnes présentes à son bord, le navire de commerce italien "Grande America" a finalement sombré mardi 12 mars, en milieu d'après-midi à plus de 300 km des côtes françaises, faisant peser un risque de pollution.

"Le bateau a coulé à 15H26 (14H26 GMT) par 4.600 m de fond", à environ 333 km des côtes françaises, soit en zone économique exclusive française, a précisé la préfecture maritime de l'Atlantique à l'AFP. Le bâtiment transportait des conteneurs et des véhicules.

"Nous allons envisager les moyens de lutte antipollution, car, comme toujours dans ces cas-là, il y a un risque de pollution, il ne faut pas le nier, d'abord parce qu'il y a une cargaison de fioul lourd qui était le carburant de propulsion", a expliqué devant l'Assemblée nationale le ministre de la Transition écologique François de Rugy.

Ce dernier a expliqué qu'il fallait encore identifier ce qu'il y avait dans la cargaison "pour connaître la nature exacte des produits contenus dans les conteneurs dont certains sont tombés à l'eau, avant même que le navire ne coule". "Nous allons voir s'il faut mobiliser des moyens sous-marins antipollution", a précisé le ministre, même si le navire a sombré très loin des côtes.

Rappelons que dimanche, vers 20h00 (19h00 GMT), le Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) d'Etel a été informé par le MRCC (Maritime rescue coordination center) de Rome de la situation à bord du "Grande America", un navire hybride entre un roulier et un porte-conteneurs. D'une longueur de 214 mètres, il était en provenance de Hambourg (Allemagne) et devait se rendre à Casablanca (Maroc).

Le bâtiment se trouvait à environ 263 kilomètres au sud-ouest de la pointe de Penmarc'h, en Bretagne, quand il a signalé un incendie à son bord.

Après avoir annoncé dans un premier temps avoir maîtrisé le sinistre et vouloir faire route vers La Corogne, le commandant du bateau a informé les autorités maritimes de la dégradation de la situation, plusieurs conteneurs étant en feu. Il a décidé peu après 01H00 GMT d'abandonner le navire, à bord d'une seule embarcation de sauvetage. Les 26 membres de l'équipage et un passager ont pu ensuite être secourus par une frégate britannique déroutée sur la zone.

Des mauvaises conditions météorologiques

Lundi et mardi, les opérations pour étouffer les flammes se sont révélées infructueuses, notamment en raison des mauvaises conditions météorologiques.

Une frégate de la Marine française, l'"Aquitaine", se trouvait mardi sur place, de même qu'un bâtiment de soutien et d'assistance, le "VN Sapeur".

Deux remorqueurs, affrétés par la société Ardent, mandatée par l'armateur du navire de commerce, Grimaldi Group, devaient arriver mardi et mercredi soir dans la zone.

Des matières dangereuses

Sur Twitter, la préfecture maritime a précisé mardi après-midi que ce bâtiment "subissait un incendie depuis le 10 mars en soirée, dont la violence s'est amplifiée durant les 24 dernières heures. Le navire présentait sur son côté droit une forte inclinaison qui s'est aggravée au fil du temps".

"Le navire, construit en 1997, a été détenu en 2010 pour 35 déficiences dans le port de Tilbury au Royaume-Uni", a assuré lundi dans un communiqué l'association Robin des Bois, ajoutant que depuis "d'autres déficiences sont régulièrement relevées par les inspecteurs de sécurité maritime à Hambourg et à Anvers".

L'association assure que "selon toute logique" le bateau est "bourré de voitures et autres véhicules roulants de seconde main, de remorques et d'engins de travaux publics", ainsi que de déchets "à recycler", de pneus et de quelques conteneurs renfermant des matières dangereuses.

 

 

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