Seddiki : les entreprises doivent s’acquitter davantage de leurs responsabilités sociales

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Le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Abdeslam Seddiki, a souligné, ce lundi 20 février à Rabat, que le Maroc a accumulé une expérience importante dans le domaine du dialogue social, plaidant pour la consolidation de cette expérience à travers la mise en place d’un cadre national pour que « ce dialogue ne reste pas tributaire de la volonté du gouvernement ou des partenaires sociaux ».

S’exprimant lors de la première séance du 2ème Forum parlementaire international sur la justice sociale, Seddiki a relevé que le dialogue social « « doit être une opération contraignante pour tous, conformément à des critères bien déterminés", mettant l’accent sur la nécessité d’œuvrer en vue de réaliser cet objectif dans le cadre d’une synergie entre le gouvernement, les partenaires sociales et le patronat. »

Lors de cette séance, axée sur « les composantes du dialogue social », le ministre a appelé à soutenir les syndicats par des moyens matériels et humains suffisants pour qu’ils deviennent une force de proposition, insistant dans ce sens sur la nécessité pour les entreprises de s’acquitter davantage de leurs responsabilités sociales dans la mesure où plusieurs d'entre elles ne s’acquittent pas entièrement de leurs devoirs envers les ouvriers et les employés, a-t-il expliqué.

Par ailleurs, il a indiqué que 90 % de la population active exerce dans le secteur privé, ce qui confirme la nécessité de promouvoir ce secteur et de lui apporter tout l’appui nécessaire,

De son côté, le ministre chargé de la Fonction publique et de la modernisation de l'administration par intérim, Driss Merroun, a indiqué que l’expérience du dialogue social au Maroc s’inscrit dans le cadre de la dynamique démocratique engagée dans le royaume afin de raffermir le système des droits de l’homme dans sa globalité.

Il a noté que le respect des droits de l’homme tels que reconnus mondialement constitue un pilier essentiel pou l’instauration de la paix sociale, la consolidation de la compétitivité de l’économie sociale et la prise en conscience de l’importance de poursuivre la modernisation des mécanismes de gestion publique et la consécration des principes de bonne gouvernance en tant que choix stratégique pour relever les défis régionaux et internationaux.

Quant au secrétaire général de l’Union marocaine du travail (UMT), Miloudi Moukharik, il a noté que le dialogue social est au cœur du dossier revendicatif du mouvement syndical et constitue un levier essentiel de développement et une incarnation vertueuse et civilisationnelle de la gestion du conflit et des différends.

Moukharik a fait remarquer à ce propos que le Maroc dispose d’un arsenal juridique important en la matière, imputant le piétinement du dialogue social au "manque de la volonté politique du gouvernement.

Et d’ajouter que la paix sociale ne peut se réaliser que par la voie du dialogue social, notant que le gouvernement a fait passer, en l’absence de toute concertation réelle avec les syndicats, plusieurs lois ayant des répercussions à long terme sur la situation de la classe ouvrière, à l’instar de la réforme du régime des retraites et le recrutement par contrat dans la fonction publique.

Pour sa part, le secrétaire général de l’Union nationale des travailleurs du Maroc (UNTM), Abdelilah Halouti, a souligné que le dialogue social est l’un des facteurs essentiels qui mènent au développement social, notant que le dialogue est le fruit d’une lutte menée pendant des années par le mouvement syndical.

Il a fait observer que les différents rounds du dialogue social actuel ont débouché sur de faibles résultats, soulignant que le dialogue social réel est "celui qui s’appuie sur la négociation et la maturité syndicale, pour qu’il ne transforme pas en de simples séances d’écoute qui n’aboutissent pas à des résultats concrets.

Prenant la parole, le secrétaire général de l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), Kafi Cherrat, a estimé que la promotion du mécanisme de dialogue social « requiert nécessairement que l’on dispose de volonté politique », précisant que les séances du dialogue ont été marquées pour la plupart du temps par leur caractère "occasionnel" en ce sens qu’elles ne sont convoquées que sous la pression de la mobilisation et de la pression sociale.

Et de relever que les acquis du dialogue social sont tributaires de l’adoption d’une démarche économique efficace et d’une volonté politique, soulignant que les contraintes financières et organisationnelles entravent souvent la mise en œuvre de certaines revendications.

Pour Allal Belarbi, de la Confédération Démocratique du Travail (CDT), le mécanisme du dialogue social demeure le meilleur choix pour régler tous les conflits dans le domaine du travail, ajoutant que la culture du dialogue social et la mise en place de contrats entre l’Etat, les entreprises et le patronat contribueront à consolider la cohésion et la stabilité sociales.

 

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