Un constat angoissant au sujet des jeunes : Le CESE émet un rapport

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Le Conseil Economique Social et environnemental, le CESE, a publié récemment un rapport qui propose une nouvelle initiative pour la jeunesse marocaine. Un diagnostic des problématiques liées à la jeunesse, un document qui constate et parle explicitement de ses problèmes

Le CESE a donc publié ce rapport, et le constat, sans surprendre, est ahurissant : «  Les jeunes n’ont que peu la possibilité de peser sur les décisions stratégiques nationales ». Laissés pour compte, ils deviennent plus qu’un couac dans le mécanisme de la cohésion sociale, d’autant plus que l’insertion des jeunes, dans la société et dans l’emploi, continue de représenter un défi majeur pour le pays.

Ce qui signifie que les infrastructures, les « paseo maritimo », construits sur la côte, les « supermalls » en trompe l’œil et les différents investissements, ne sont décidément pas suffisants pour créer de l’emploi, pour occuper ces jeunes.

Last but not least, il est amer de constater que les investissements ne profitent qu’aux plus riches et ne créent pas de l’emploi pour tout le monde. Tant s’en faut.

La situation est telle que le rapport en arrive à déduire que la « participation » des jeunes « en demi-teinte à la vie économique et sociale » constitue l’un  « des indicateurs qui révèlent le niveau encore relatif de cohésion sociale du pays ».

Des déficits se retrouvent dans des secteurs qui devraient aller de soi dans la politique jeune du pays, tels la culture, les loisirs et les sports, pourtant vecteurs d’ouverture et de souplesse ainsi qu’espace actif favorable à  la mixité sociale.

En énumérant les possibles solutions, le rapport appelle de tous ses vœux des services publiques adaptés aux besoins spécifiques des jeunes et plus accessibles et insiste sur l’accès aux formations supérieures porteuses ainsi qu’à la promotion de secteurs favorisant l’employabilité. La prévention de la santé physique et psychologique figure aussi dans le souci du rapport pour l’éclosion d’une jeunesse saine. De même pour la protection sociale universelle et l’accès à des soins de qualité.

Au-delà c’est « le chômage [qui] restera le principal défi à une inclusion économique et sociale de l’ensemble de la population ». Et le rapport du CESE n’est pas tendre avec l’exécutif. Le plan d’action prévu pour 2021 par le gouvernement n’apporte, tranche-t-il, aucune visibilité pour les jeunes. Il est limité, quasi exclusivement institutionnel, organisationnel et infrastructurel. Il gagnerait à être plus structurel.

Cela dit, est-ce que les jeunes, les supposés principaux intéressés, se sentent encore concernés par les rapports. Le débat des idées est devenu impossible. D’abord parce qu’on est associés peu ou prou au débat. Etre jeune au Maroc, c’est s’apercevoir rapidement que nos tiraillements sont occultés, que nos failles sont exploitées. Dans la presse, dans les livres, ou même dans les réseaux sociaux où nous sommes, nous jeunes et arrogants, relégués au poste d’internautes impulsifs, volcaniques, spontanés voire irréfléchis, nous sommes en permanence éclipsés.

Toutefois, restons lucides, sans une véritable volonté politique, et une nouvelle offre d’encadrement qui sort des sentiers battus des généralités, les jeunes ne s’en sortiront pas. Aucun ordre ne sortira du chaos grâce à une simple analyse de la situation et un rapport émis par le CESE. Ce qu’il faut pour les jeunes, c’est leur offrir des ressources plus abordables, en tout cas, plus perceptibles pour les plus fragilisés, pour les plus minés. Les mots, il y en a assez !