Violences contre les femmes : l'horrible normalisation

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L'harcèlement est la règle dans nos quartiers populaires, mais aussi sur nos plages. Une jeune fille en short, Ou en bikini sur la plage a toute les chances de se faire harceler, peloter, sans moyen de défense

Le viol dans le bus, sur une jeune femme handicapée, a suscité beaucoup d'émotion. Mais l'émotion n'est positive que quand elle débouche sur des actions citoyennes, induisant des politiques publiques. Ramid, quand il était ministre de la justice, avait réagi violemment à un article où je disais que la justice marocaine était complaisante vis à vis du viol.

Voulez vous un vrai débat ? Alors sachez qu'un enfant de 7 ans qui suit un prédateur qui lui a acheté une sucette, n'est pas une victime de viol avec violence. Il est présumé consentant. Le prédateur n'est poursuivi que pour "pénétration", "hatk Al aard" qui est une notion juridiquement absurde. Il ne risque que deux ans maximum alors qu'il a détruit une vie humaine.

Regardez tous les jugements sur les viols, comme celui de Khouribga, y compris le sérial violeur. Il a violé des dizaines de femmes, 17 ont porté plainte. Il a écopé de 5 ans de prison, à peine un peu moins qu'un escroc.

L'harcèlement est la règle dans nos quartiers populaires, mais aussi sur nos plages. Une jeune fille en short, Ou en bikini sur la plage a toute les chances de se faire harceler, peloter, sans moyen de défense.

Regardez sur Internet le nombre de Marocains qui trouvent qu'une violée l'a nécessairement cherchée, en étant dévêtue. En ayant une attitude provocatrice. La moitié des filles voilées le sont pour se prémunir contre cette violence. Le soir vous en trouverez dans les bars, dans une image de schizophrénie extrême. Celle de la prostitution enfoulardée.

La mixité dans l'école est brocardée, le recul est général et nous avons laissé faire. Les associations féministes ont une grande responsabilité. Elles ont abandonné des combats fondamentaux pour un combat suranné, celui de la parité. Nous avons beaucoup plus de députées et les violences faites aux femmes se développent de manière plus forte.

Le vrai débat doit faire la séparation de la morale et de l'État de droit. La morale est individuelle. Celui qui veut voiler sa femme, ses filles peut le faire si elles acceptent. L'Etat de droit doit garantir le droit à tous de choisir un mode de vie tant qu'il ne trouble pas l'ordre public.

Il faut arrêter de singer les problématiques françaises, ce qui est la caractéristique du mouvement féministe marocain. Il faut se battre pour une répression beaucoup plus sévère des violences faites aux femmes, contre l'indigence de la santé natale, contre toutes les discriminations. La parité n'apporte rien à ce combat, elle crée juste des bataillons de rentières en puissance.

 

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