Zohour Alaoui décidée à réussir sa mission à la tête de la conférence générale de l'UNESCO

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Zohour Alaoui, ambassadeur, déléguée permanente du Maroc auprès de l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO) a exprimé, ce lundi 30 octobre, l’immense fierté qui lui échoit d’être la cinquième femme et la première arabe, africaine et musulmane à être élue à la présidence de la conférence générale en plus de 70 ans de vie de l’organisation

Lors de la cérémonie d’ouverture de la 39ème session de la conférence générale qu’elle présidera pendant les deux années à venir, Alaoui s’est félicitée également d’avoir été élue à l’unanimité par ses pairs pour assumer ces hautes fonctions, exprimant sa gratitude particulièrement aux membres du groupe arabe pour leur soutien ainsi que sa fierté d’appartenir au continent africain qui constitue l’une des priorités de l’UNESCO.

Elle s’est également déclarée fière d’être Musulmane, observant que son élection à la tête de la Conférence générale constitue une réponse explicite de l’Organisation, en tant que cadre de tolérance et de valeurs communes, aux idées erronées que certains répandent sur l’Islam.

Alaoui s’est dite aussi honorée du choix du Maroc, en ce moment déterminant de l’histoire de l’UNESCO, pour présider cet organe directeur suprême de l’organisation, exprimant sa détermination à ne ménager aucun effort pour être à la hauteur de la mission qui lui est dévolue.

Le Maroc, qui a adhéré à l’UNESCO en 1956, au lendemain de son indépendance, a approuvé toutes les conventions de l’organisation sans exception, a-t-elle rappelé en soulignant que le royaume constitue le berceau de civilisations enracinées dans l’histoire et est riche par sa diversité culturelle, linguistique et confessionnelle.

Elle n’a pas manqué, par ailleurs, de rendre hommage à son prédécesseur, le namibien Stanley Mutumba Simataa, ainsi qu’à la DIrectrice générale sortante de l’UNESCO, la Bulgare Irina Bokova, pour l’œuvre accomplie, formant le voeu de poursuivre, en sa qualité de présidente de la 39ème Conférence générale, leur "plaidoyer" en faveur de l’universalité du mandat de l’Organisation et pour la rendre encore plus visible.

"Le mandat de l’UNESCO est plus que jamais crucial face à un monde qui vient quotidiennement rappeler à nos consciences que les inégalités et les exclusions sont légions, que les droits humains sont bafoués, et que notre vulnérabilité face au changement climatique est indiscutable", a affirmé Mme Alaoui en évoquant notamment les conflits qui déplacent sur les routes des millions de femmes, d’hommes et d’enfants et le terrorisme qui n’épargne plus aucune région du monde et vient frapper aveuglément des citoyens innocents.

"Pourtant, il y a lieu d’être optimiste et de croire que la valeur ajoutée du mandat de l’UNESCO et plus actuelle que jamais", a insisté l’ambassadeur en rappelant les énormes progrès réalisés en quelques décennies notamment dans le domaine de l’enseignement, de l’accès à internet et aux nouvelles technologies dans différents domaines.

Mettant l’accent sur les valeurs partagées par l’UNESCO (tolérance, empathie, dialogue, compréhension mutuelle…) qui "sont plus que jamais essentielles", Alaoui en a souligné l’universalité ainsi que le caractère crucial du multilatéralisme pour les faire entendre et les mettre en œuvre.

'Depuis des générations, l’UNESCO incarne des aspirations, des espoirs, et une lutte constante pour une vie meilleure, tous basés sur la dignité humaine, la compréhension mutuelle et la solidarité de l’humanité", a-t-elle affirmé en soulignant notamment le rôle essentiel qu’a joué l’Organisation dans le renforcement des fondamentaux de la paix et son rôle intellectuel de laboratoire d’idées qui lui a permis de développer des concepts fédérateurs comme l’Education au développement durable et l’Education à la citoyenneté mondiale.

L’ambassadeur a également rappelé dans ce cadre le rôle crucial de l’UNESCO dans la définition d’une stratégie de protection du patrimoine culturel en situations de conflits à travers la campagne Unite4Heritage et la place qui est accordée à la jeunesse dans toutes les actions de l’organisation.

De son coté, le ministre la culture et de la communication, Mohamed El Aaraj a souligné que l’élection de Zohour Alaoui constitue une marque de considération pour le Maroc et une reconnaissance du rôle joué par le royaume en matière d’éducation, de science et de culture.

El Aaraj s’est également déclaré convaincu que la présidence marocaine de cet organe directeur suprême de l’UNESCO donnera un nouvel élan et une nouvelle dynamique à l’organisation onusienne, qui joue un rôle majeur dans les domaines de son ressort.

L’élection de Zohour Alaoui a suscité également des réactions positives de la part de plusieurs intervenants lors la cérémonie d’ouverture qui en ont loué la perspicacité et la passion dans l’exécution de sa mission.

Irina Bokova, Directrice générale sortante de l’UNESCO a ainsi salué le ferme engagement de Mme Alaoui pour la réalisation des nobles objectifs de l’Organisation.

En ce moment décisif, qui nécessite dialogue, consensus et unité, la nouvelle présidente de la conférence générale, une passionnée de l’UNESCO, saura sans aucun doute être à la hauteur des défis auxquels fait face l’organisation, a-t-elle souligné.

Bokova a rendu hommage à cet égard, au rôle majeur joué par le Maroc, sous la conduite du roi Mohammed VI, pour la promotion de la culture et au service de l’inclusion sociale.

Tout en rendant hommage au dynamisme et la perspicacité de Mme Alaoui, le président de la 38ème Conférence générale, Stanley Mutumba Simataa, s’est réjoui, pour sa part, de voir une femme, la première Arabe, Musulmane et Africaine, lui succéder, lui souhaitant plein succès dans sa nouvelle mission.

La 39ème session de la conférence générale, qui poursuivra ses travaux jusqu’au 14 novembre prochain, aura notamment à déterminer l’orientation et la ligne de conduite de l’organisation durant les deux prochaines années.

Elle en adoptera également les programmes et le budget et procédera à l’élection des membres du conseil exécutif.

Au cours de cette session, la conférence devrait entériner, le 10 novembre prochain, la nomination d’Audrey Azoulay, au poste de Directrice générale de l’UNESCO, en succession à Irina Bokova, qui avait assumé deux mandats de quatre ans à la tête de l’organisation.

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