Mohammed VI : Le sport n’est pas question uniquement de titres à remporter

5437685854_d630fceaff_b-

933
Partager :

Le développement de la pratique sportive, toutes branches confondues, et du football en particulier, est l’un des préalables essentiels pour renforcer les compétences des jeunes, assurer leur insertion dans leur environnement socio-économique et accroître leur immunité contre toute forme de déviance et d’extrémisme

Dans un message royal adressé aux participants du symposium international "Football africain, notre vision», le Roi Mohammed VI s’est félicité de cette initiative constructive qui offre une bonne opportunité pour dresser ensemble l’état des lieux du football dans le Continent, prendre la mesure de son évolution, identifier les principaux défis auxquels il fait face, et esquisser les grandes lignes d’une vision commune pour le développement du football africain. » 

Le Souverain marocain a précisé que son haut patronage de cette rencontre africaine majeure, n’est pas uniquement en raison de la place qu’il réserve à l’Afrique dans « nos cœurs, et pour les liens de fraternité, de solidarité et de coopération qui nous unissent à ses peuples. C’est aussi parce que nous sommes fermement convaincus que l’avenir de l’Afrique est tributaire de la mise à niveau de sa jeunesse, de la nécessité d’ouvrir à celle-ci des perspectives favorables à l’expression de ses potentialités, et de la capacité à assurer son insertion. 

La pratique sportive, un préalable à l’épanouissement des jeunes 

Il a ensuite souligné que « si l’Afrique puise sa richesse dans les ressources naturelles qu’elle recèle, elle la tire, avant tout, de ses jeunes, qui représentent les deux-tiers de la population du Continent. » Il indiqué faire « confiance à cette jeunesse » et a foi « dans sa capacité à prendre une part active dans l’essor » auquel  aspirent tous les Africains, et ce, a-t-il ajouté « pour autant que nous lui assurions les conditions propices à l’expression et à l’épanouissement de ses talents » 

Le Roi Mohammed VI a poursuivi que « dans cette optique, le développement de la pratique sportive, toutes branches confondues, et du football en particulier, est l’un des préalables essentiels pour renforcer les compétences des jeunes, assurer leur insertion dans leur environnement socio-économique et accroître leur immunité contre toute forme de déviance et d’extrémisme. Le but ultime est de les dissuader de risquer leur vie et de compromettre leur avenir en empruntant le chemin de l’immigration illégale. 

« Le football est un ensemble de principes et de valeurs, avant d’être un sport, où, d’ailleurs, il n’est pas question uniquement de titres à remporter. En effet, la finalité du football est d’aiguiser chez les pratiquants le sens du fair-play et du travail d’équipe et de leur inculquer l’esprit de compétition loyale. Il vise aussi à renforcer l’ouverture, l’entente et le rapprochement entre les peuples. » 

Signalant que le football est le sport le plus populaire en Afrique, et, au-delà, dans le monde entier, le Souverain a rappelé que ce sport « occupe une place importante dans la vie des peuples du Continent, allant jusqu’à plonger ses racines profondément dans leur identité sociale. 

« De plus, a-t-il ajouté, l’histoire du football africain foisonne de performances réalisées à l’occasion de différentes manifestations mondiales, et regorge de prouesses de grands talents footballistiques, qui se sont illustrés tant à l’échelle du continent que dans les championnats les plus prestigieux et les équipes les plus emblématiques du football mondial.

 « Toutefois, le football africain est appelé, aujourd’hui plus que jamais, à relever les défis de rénovation et de modernisation qui se posent à lui, et à se mettre au diapason des évolutions accélérées du sport mondial.

« Cet objectif ne pourra être atteint que par l’ancrage de la bonne gouvernance au sein des organes de gestion, l’amélioration qualitative de la formation, le développement des infrastructures et la mise en place des conditions d’accès au monde du professionnalisme. Il importe aussi de renforcer les outils de commercialisation du produit footballistique africain et de trouver un équilibre entre le développement d’un football d’élite et le football de masse. 

Le continent face aux mêmes défis

Le Roi Mohammed VI est revenu par la suite sur le retour du Maroc à sa place naturelle au sein des institutions africaines, avec, au premier chef, l’Union Africaine et le Comité exécutif de la Confédération africaine de Football, convaincu « de la nécessité de travailler conjointement avec [ses] frères, à l’intérieur de ces institutions, pour faire prévaloir les Causes du Continent et défendre ses intérêts.

« De fait, le Maroc est confronté aux mêmes défis que ses frères africains, et partage avec eux l’ambition commune de développer globalement la pratique sportive et d’en élargir le cadre, et de travailler plus particulièrement à rehausser le niveau du football. De fait, notre pays est profondément convaincu du rôle clé qui revient au football pour aider à réaliser le développement humain et à renforcer l’insertion et la cohésion sociales et pour mieux rayonner à l’échelle régionale, continentale et internationale.

« Illustrant Notre politique de solidarité vis-à-vis des pays du Continent, et partant de Notre foi quant à l’importance de la coopération interafricaine, le Maroc s’attache à mettre l’expérience qu’il a engrangée dans le domaine sportif à la disposition de ses frères africains. 

« A cet égard, la Fédération Royale Marocaine de Football a signé plus de 34 conventions couvrant de nombreux domaines comme la formation et les infrastructures, la médecine de sport, le partage des savoir-faire techniques et l’accueil des concentrations préparatoires des sélections nationales de pays africains frères, toutes catégories confondues.

L’Afrique doit occuper toute sa place 

« Par ailleurs, le Maroc aspire à l’émergence d’un continent africain fort, coopératif et solidaire; un continent qui occupe une place bien méritée au sein des différentes instances et des diverses assemblées, aussi bien en termes d’implication au processus décisionnel et de participation, que pour la défense du droit légitime qui lui revient d’organiser les événements footballistiques mondiaux, avec, au premier chef, les phases finales de la Coupe du Monde.

« Nous sommes persuadé, a encore dit le Souverain, que cet important symposium, avec la pléiade d’experts et de pointures footballistiques africaines qui y participent, connus et reconnus pour leur attachement sincère à l’Afrique, va permettre d’élaborer une vision d’avenir pour le développement du football africain. Adossé à un diagnostic objectif du football tel qu’il se pratique sur notre Continent, cet outil prospectif devra identifier les moyens humains et matériels nécessaires et définir les mécanismes organisationnels requis pour aider l’Afrique à relever les défis auxquels elle fait face en la matière et, in fine, d’y hisser ce sport populaire au niveau mondial ». 

 

 

lire aussi