Le Sahara marocain brûle-t-il ? Par Abdelaziz Tribak

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Les FAR au Sahara, le mur infranchissable

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Le Sahara marocain brûle-t-il ? Selon la presse espagnole et le journal français Libération un peu, selon le journal français l’Humanité, beaucoup, sinon passionnément.

On a rarement vu autant de médias mentir en masse que lors de cette « couverture » du conflit du « Sahara occidental » (doux euphémisme pour maquiller le passé colonial des pays auxquels appartient cette presse) la semaine dernière. 

Cela commence à la première ligne proclamant « de notre envoyé spécial au Sahara…. ». Qui a envoyé qui et dans quel but ? Nous sommes face à un vrai safari payé par l’Algérie, au profit du Polisario et aux dépens du contribuable algérien. Nulle trace d’un journaliste « envoyé », il n’y a que des « convoqués » tous frais payés… Et le but est de semer au vent la propagande algéro-polisarienne : prouver que la guerre au Sahara a bien repris et dire, quand même, que Ghali Ben Bettouche est magnanime et qu’il est prêt à la négociation malgré la reprise de la guerre, mais que pour lui le « référendum est une ligne rouge » ! 

L’art de créer l’événement d’un non-événement, « Wag the dog » (« Des hommes d’influence ») version navet algérien. En guise d’action quelques obus lancés vers un mur loin de dix kilomètres et trois roquettes en réponse, prétendument venant d’au-delà le mur… Le reste une logorrhée polisarienne prise pour argent comptant par des « safaristes » reconnaissants…

Inutile de revenir sur la presse espagnole si ce n’est pour souligner la voix dissonante de la Rtve (Radio télévision espagnole), entité publique espagnole qui a refusé, cette fois-ci (en espérant qu’une fois devienne coutume) d’envoyer ses journalistes à Tindouf autrement qu’à ses propres frais. Ce qui est un vrai respect (inédit dans le cas du Sahara) de la déontologie des médias, mais qui a provoqué quand même quelques démissions de responsables de la section internationale de la Rtve protestant contre une pseudo-atteinte à la liberté d’information. Oui, leur faire rater un pareil safari gratuit, par temps de Covid, est impardonnable.

Côté presse française ce sont les troglodytes de l’Humanité qui ont eu la palme d’or. L’ancien journal de Jaurès, assassiné parce que contre la guerre, a adopté un ton « guerrier » digne de la « Guerre froide », quand les guérillas foisonnaient, subventionnées par l’Internationale rouge (Lire Kgb et autres « vénérables » instances similaires) … Il est vrai que depuis Jaurès, l’Humanité a mis beaucoup d’eau dans son vin, passé du rouge au rosé, n’hésitant pas de s’ouvrir (parfois) aux capitaux privés appartenant au grand Capitalisme (« Das Kapital » dirait Marx )… 

Mais là, convoquée au « safari », « l’invitée spéciale » du journal à Tindouf, Rosa Moussaoui s’en est donné à cœur-joie faisant le plein des genres : « reportage » général, « couverture coup de cœur » (Des femmes qui « résistent » !) et interview du psychopathe de Gdeim Ezzig, Naama Asfari créchant à la prison centrale de Kénitra. De quoi payer largement, en retour, la délicate invitation au safari.

Et qu’est-ce qu’on apprend là-dedans ? Presque rien : un « fracas d’armes » qui se limite, en fait, à quelques roquettes lancées dans le vide et dans la hâte (soi-disant pour échapper aux « drones » marocains). Le martyre de femmes et d’enfants des camps (peut-il en être autrement en plein Sahara et sous la coupe d’un régime politique qui affame son propre peuple ?) retenus de force, ou par les circonstances de la vie, loin de la quiétude des leurs à Laayoune ou Dakhla… Et Naama le tueur fou de Gdeim Ezzig qui a déclaré lutter « pour sa liberté et pour celle de son ennemi », c’est-à-dire celle de mes compatriotes marocains et moi-même. Qui t’a chanté Naama ?

Ce psychopathe, transformé en prisonnier politique, probablement parce que marié à une Française, n’a rien trouvé à redire sur ses conditions de détention (les cellules individuelles de Kénitra c’est une invention du protectorat français et c’est un vrai luxe d’en disposer en ce moment dans des prisons bondées) sauf que la télévision, en prison, ne capte que des chaines marocaines. S’attendait-il à trouver un abonnement Canal+ ou Bein ?  Il ne fallait pas assassiner des agents des forces auxiliaires désarmés, Naama, pour en disposer bien tranquillement chez soi à Laâyoune… En attendant, il se nourrit bien, aux frais de l’Etat marocain, lit, fait du sport, et communique par téléphone avec sa femme (interdite d’entrer au Maroc, dit Rosa sans en expliquer le pourquoi…). Ce qui n’en fait pas un Goulag n’en déplaise à Rosa, la convoquée de Tindouf, et sa question sur les « conditions de détention ». 

Et en parlant de Naama, proclamé « détenu politique » alors qu’il a du sang sur les mains, j’aimerais paraphraser, Goscinny et m’exclamer « ils sont fous ces Européens » (certains d’entre eux pour ne pas généraliser) ! Leur géométrie « droits de l’Homme » n’est pas du tout variable, elle est fixée sud-sud alors qu’il y a du pain sur la planche chez eux. 

Prenons le cas des détenus « etarras » (anciens membres de l’ETA basque), ils sont plus de 200 et certains sont en prison depuis les années 80. L’ETA a déclaré le cessez-le-feu il y a 10 ans et a annoncé sa dissolution il y a 3 ans, et pourtant les prisonniers etarras continuent de purger leur peine, qu’ils soient « théoriciens », s’occupant de l’intendance ou hommes de terrain… Tuer n’en fait pas des « militants politiques », sinon que les « droitshommistes » européens s’en occupent et réclament leur libération, et après qu’ils nous parlent de Naama.

Pour en revenir à « l’Humanité », je dirais qu’en plus de l’eczéma verbal gauchisant sur le Polisario et son commanditaire pseudo-progressiste (termes d’une autre époque), ce journal a une raison « organique » (Selon le bon vieux Gramsci) d’en vouloir au Maroc.

Dans son éditorial (du 18/10/2021), nostalgique et triste, Fabien Gay, s’est fendu d’un « Nous ne céderons rien !». De quoi croire que les chemises brunes assiègent Paris et s’apprêtent à envahir les Halles. Et pourtant il ne s’agit que d’une « attaque » en justice déposée par le Maroc contre ce journal à cause du navet « Pegasus » ! Ester un journal français en France devant la justice française devient donc du harcèlement ? Préfère-t-il du plasticage de ses locaux ou une attaque de drone ? A ce rythme Fabian ne sera jamais gai. Si comme il le croit la culpabilité du Maroc est établie pourquoi craint-il de la démontrer devant les tribunaux français ? Cela ne lui coûtera aucune souscription publique (Procédé de survie maîtrisé à l’Humanité) pour payer un avocat. C’est un Etat du sud contre un média français, sacrilège, il trouvera une batterie d’avocats bénévoles pour l’épauler. Et puis le Maroc risque de ne demander qu’un euro symbolique et c’est largement dans la poche de Fabien.

Non, c’est le Maroc qui ne cédera rien ! Vous pouvez faire tous les « safaris » payants que vous pouvez à l’Huma et vous joindre au journal Le Monde, dont un éditorial célèbre appelait à corriger ce Maroc « insolent » (en mai dernier). 

Cela vous coûtera cher messieurs de l’Huma…en crédibilité (Rassurez-vous)… Si tant vous en avez encore !