La FGD, une troisième option qui se fraie un chemin



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La secrétaire générale du Parti socialiste unifié, Nabila Mounib, qui conduit la Fédération de la gauche démocratique (FGD) lors du scrutin de 7 octobre, a souligné que cette formation constitue une troisième option qui se fraie un chemin avec force dans la scène politique marocaine en vue de "revaloriser le militantisme démocratique". Le projet sociétal de la Fédération, qui regroupe les partis de l'Avant-garde démocratique et socialiste, le Congrès national Ittihadi et le Parti socialiste unifié, part de la nécessité d'instaurer une démocratie complète au Maroc, a souligné Mme Mounib dans un entretien à la MAP, notant que répondre aux pressions extérieures sur le Royaume et aux contraintes qui pèsent sur la région maghrébine avec la recrudescence de l’extrémisme et la crise sociale dont souffrent de larges franges de citoyens, passe par l’édification d’un Maroc démocratique et progressiste. A ses yeux, "on ne peut mettre en place des réformes économiques partielles ou prendre des initiatives sociales éparpillées avant d'ériger les bases de l’Etat de droit, ce qui est en mesure de servir les projets à même d’impulser un nouvel élan dans le Royaume". Mounib, mandataire de la liste nationale de la FGD a critiqué en outre le fait "de mettre les Marocains devant deux faux pôles présentés en tant qu’une fatalité, même si aucun d’eux n’a jamais évoqué la démocratie en tant que forme politique d’un Etat désireux de jeter les bases du développement et de la culture de la diversité". Le premier est un pôle "conservateur qui a échoué dans sa gestion gouvernementale et dont le projet ne cadre pas avec la culture des Marocains ni avec leurs aspirations et qui va à l’encontre des grands sacrifices que les Marocains ont consentis et qui continuent à consentir en vue de libérer la nation et construire un Maroc démocratique et progressiste", souligne-t-elle, ajoutant que le second pôle, quant à lui, est présenté en tant qu’"option moderniste alors qu'il n'est pas indépendant et n’a aucun lien avec le modernisme du fait qu’il n’inclut pas la démocratie dans son programme politique". Selon elle, il n’y a pas de fatalité dans cette approche, notant que la "Fédération de la gauche démocratique représente une troisième option ouvrant la voie à l’édification d’un large front démocratique capable de consolider l’édifice démocratique et exercer des pressions pour l'adoption de réformes qui ne peuvent plus attendre" à même de renforcer la position du Maroc non seulement en Afrique, continent sur lequel il ne cesse de s’ouvrir, mais également sur le monde, et finalement pour avancer dans la recherche d’une solution pacifique en vue de parachever notre intégrité territoriale". Elle s’est dite convaincue que le renforcement du front intérieur par la démocratie et le respect des droits humains et des libertés devrait "mettre le Maroc sur le bon chemin et lui garantirait d’aller de l’avant, et pourquoi pas, s’ouvrir sur son entourage proche et former le Grand Maghreb, le Maghreb des peuples, démocratique et complémentaire économiquement, culturellement et socialement en tant que force négociatrice dans le sud de la Méditerranée, souveraine de ses choix démocratiques et économiques". Concernant le contenu du programme électoral de la FGD, Mounib a relevé que sa formation propose un projet économique et de développement reposant sur des réformes politiques et doté d’une vision sociale, faisant savoir que les axes de ce projet s’articulent principalement autour de la promulgation des lois nécessaires pour éradiquer l’économie de la rente, l’impunité dans les crimes économiques, l’évasion fiscale et les privilèges. Cette orientation est à même de doter le Maroc de ressources qui pourraient être destinées à générer de l’emploi des jeunes et à l’investissement dans des secteurs vitaux dont le Royaume a besoin, et à leur tête l’école publique et la santé, estime-t-elle. Préserver ces deux secteurs (école publique et la santé) et considérer l’investissement dans les deux comme stratégique constitue l’un des axes fondamentaux devant assurer la dignité des Marocains et garantir la paix et la cohésion sociale, souligne-t-elle. Commentant la scène politique actuelle, elle a dressé un panorama sombre du champ politique qui, selon elle, est entrée dans l’impasse après sa balkanisation, l’affaiblissement de la gauche du pluralisme réel, à travers la création de partis manquant d’indépendance". Et de conclure que la Fédération de la gauche démocratique "constitue aujourd’hui une base solide en mesure d’unifier les forces militantes de la gauche existant encore au Maroc (…) car nous avons été investis d’une mission honorable par nos prédécesseurs qui ont relevé haut la tête de la nation par leur sacrifices et leur militantisme en vue du progrès et de faire jouir le citoyen marocain de tous ses droits. Nous assumons aujourd’hui l’entière responsabilité d’unifier la gauche".