Accusations criminelles : La fuite en avant du président sud-africain qui suspend la médiatrice de la République

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Busisiwe Mkhwebane médiatrice de la République en Afrique du Sud

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Johannesburg - Le Président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a suspendu jeudi la médiatrice de la République, Busisiwe Mkhwebane, au lendemain d'une enquête qu'elle a ouverte sur des accusations criminelles portées contre lui.

La Constitution sud-africaine prévoit que le Président "peut suspendre le Médiateur de la République à tout moment après le début des délibérations d'une commission de l'Assemblée nationale pour sa destitution", a indiqué jeudi la Présidence sud-africaine dans un communiqué.

Mercredi, Mme Mkhwebane avait annoncé l’ouverture d’une enquête sur des accusations criminelles contre le Président Ramaphosa, suite à une plainte déposée par M. Vuyo Zungula, député et président du Mouvement de transformation africaine (ATM), concernant des allégations d'activités criminelles dans l'une de ses propriétés.

La semaine dernière, l'ancien directeur général de l'Agence de sécurité de l'État (SSA), Arthur Fraser, a déposé une plainte pénale contre le chef de l'État, l'accusant d'avoir enfreint la loi sur la prévention du crime organisé en ne signalant pas le vol survenu dans sa ferme du Limpopo en 2020.

Il a affirmé que les suspects qui avaient fait irruption dans la propriété du président ont été kidnappés, interrogés et achetés pour garder le silence, notant que des millions de dollars américains "non déclarés" ont été cachés dans des meubles de la ferme.

Preuves à l'appui, l’ancien patron des services secrets a inclus dans son acte d'accusation, des photographies, des comptes bancaires, des séquences vidéo et des noms.

Mme Mkhwebane est considérée comme un allié de l'ancien président Jacob Zuma et de ses partisans qui s'opposent à M. Ramaphosa. Elle avait lancé une enquête sur les allégations selon lesquelles le chef de l’État aurait induit les législateurs en erreur au sujet d'un don de campagne.

En mars, une commission parlementaire a annoncé qu'elle présenterait une motion visant à destituer Mkhwebane pour cause d'incapacité et d'inconduite.

La révocation de la Médiatrice intervient ainsi trois mois après que le président a demandé à Mkhwebane de fournir des raisons pour lesquelles il ne devrait pas la suspendre.

 

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